L'association Robin des bois publie un atlas (1) enrichi et révisé des sites terrestres et aquatiques pollués par les PCB. "Au sens de cet atlas, les sites pollués sont des bâtis, des sols, des sous-sols industriels ou d'autres milieux qui, en conséquence de dépôts, d'infiltrations ou d'épandages dans le cadre d'activités autorisées, illégales, défectueuses ou d'origine accidentelle, ont été le réceptacle de substances contaminées aux PCB", définit l'association.
437 sites ont été recensés. Une des causes de contamination mise en avant par Robin des bois est à chercher dans les transformateurs électriques, dont la gestion de la fin de vie poserait problème (entreposés dans des "sites de mutation" par EDF, vandalisés, etc.) Ainsi, parmi les 24 sites en noir (voir carte ci-dessous), 22 sont des fabricants de transformateurs et condensateurs électriques. La liste rouge contient 42 sites de stockage, de récupération, de maintenance, de vidange ou de retraitement de transformateurs et d'autres équipements électriques ou huiles contaminés aux PCB, dont 13 qui ne sont pas pris en compte par les autorités. Les 297 sites "orange" sont, pour la plupart, des fonderies, des récupérateurs de ferrailles, des usines de traitement de métaux aujourd'hui fermées, des décharges ou des remblais qui contaminent les sols, sous-sols et éventuellement les eaux après des accidents divers (transport, fuite, incendie, etc.). Enfin, la liste jaune concerne 74 sites pollués par des ouvertures ou des manutentions sauvages de transformateurs en vue d'en extraire le cuivre.
Cet atlas s'accompagne d'une cartographie des sites aquatiques pollués (2) , réalisée à partir des alertes de l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses) et des arrêtés préfectoraux de restriction de la pêche, mentionnés dans le détail. En tout, 120 cours d'eau et plans d'eau seraient ainsi touchés.
Les nouveautés : le PCB s'est répandu dans la mer entre Cherbourg et la Picardie, du fait du Grand Paris et des draguages des ports du Havre et de Rouen selon l'association. En eau douce, les alertes se multiplient dans le bassin versant de la Seine, entre Paris et le Havre surtout, et dans le bassin Adour-Garonne. L'Oise est tout aussi contaminée, ainsi que l'Isère entre Grenoble et le Rhône. Ce dernier fleuve est concerné par des interdictions partielles de pêche sur toute son étendue.
Dans ces sites aquatiques, certaines espèces sont tout particulièrement exposées aux PCB, bien qu'elles ne soient pas forcément mentionnées dans les arrêtés : le tourteau, l'araignée de mer, la sardine, l'anguille, ou encore le gardon.