Depuis décembre 2015, les grandes entreprises doivent réaliser un audit énergétique de leurs activités. Cette obligation concerne les entreprises de plus de 250 salariés, dont le chiffre d'affaires dépasse 50 millions d'euros ou dont le total de bilan excède 43 millions d'euros, soit 5.000 entreprises environ. Deux ans après l'entrée en vigueur de cette obligation, 4.955 entreprises se sont déclarées sur la plateforme de recueil des audits mise en place par l'Ademe et 3.599 ont finalisé leur dépôt, indique l'agence dans un bilan (1) , publié le 12 février.
La règlementation laisse le choix aux entreprises pour remplir cette obligation : soit réaliser un ou plusieurs audits énergétiques, soit se faire certifier ISO 50001, ou enfin faire un mix certification ISO 50001 et audits énergétiques. Seule obligation pour les entreprises : ces audits et/ou certifications doivent couvrir au moins 80% de leur facture énergétique (ou 65% si elles ont rempli leur obligation avant le 5 décembre 2015).
La majorité des entreprises a choisi de réaliser un audit (3.164), 291 ont fait le choix de la certification ISO et 142 ont fait un mix des deux. "Le taux de couverture moyen des entreprises ayant mis en œuvre une certification ISO 50001 et/ou plusieurs audits énergétiques est de 83% de la facture énergétique", indique l'Ademe. Dans les deux tiers des cas, les audits ont porté sur une seule activité, le plus souvent sur le bâtiment. Un tiers a néanmoins réalisé un audit sur les transports.
Outre l'audit, les entreprises doivent aussi dresser des pistes d'amélioration de leur efficacité énergétique.
"Le nombre de préconisations saisies sur la plateforme par dossier est relativement faible. La médiane s'établit à cinq préconisations saisies par entreprise. Ce qui signifie que la moitié des entreprises a saisi moins de cinq préconisations. Près de 20% des entreprises n'ont saisi qu'une seule préconisation", analyse l'Ademe. La majorité des préconisations portent sur l'éclairage et, dans une moindre mesure, sur la gestion de l'énergie et des interventions sur les véhicules. Elles font partie des mesures à faibles coûts mais ne sont pas forcément les plus efficaces. Celles qui permettent les gains les plus importants portent sur la production et la distribution de vapeur (gain médian de 220 MWh/an), les interventions sur le procédé (109 MWh/an) et la production et distribution de froid (70 MWh/an), souligne l'Ademe.
Une première pour la plupart des entreprises
L'Ademe a ensuite interrogé les entreprises ayant réalisé un audit. "Pour deux tiers des répondants, la mise en place de cette réglementation a été l'occasion de réaliser pour la première fois un audit énergétique. La mise en conformité règlementaire a été la principale motivation à la réalisation de cet audit (94% des répondants), mais pour plus d'une entreprise sur deux, cet exercice a également été réalisé dans l'idée de réduire les consommations d'énergie de leur entreprise", indique-t-elle. Selon les réponses, l'audit a permis d'identifier des pistes de progrès, de mieux connaître les postes de consommation d'énergie et les coûts énergétiques de l'entreprise.
La grande majorité d'entre elles a eu recours à un prestataire extérieur pour réaliser cette évaluation. Si la plupart se considère en mesure de s'approprier les résultats de l'audit, "20% des répondants estiment que l'accompagnement de l'auditeur n'a pas été suffisant pour l'appropriation des résultats de l'audit et les manques identifiés concernent les informations sur les préconisations (45%), le détail des calculs et des hypothèses effectuées (45%) ou encore la restitution orale des auditeurs lors de la réunion de clôture (25%)", souligne l'Ademe, ajoutant : "Là encore, il est important de souligner que ces éléments sont pourtant imposés par la méthodologie de l'audit".