C'est dans la petite commune Le Cailar, dans le département du Gard, qu'est née tout récemment la communauté énergétique dénommée « Smart Lou Quila », à l'initiative de la jeune start-up Beoga et en partenariat avec Enedis et le fournisseur d'énergies 100 % renouvelables Planète Oui. Une expérimentation qui va durer deux ans pour mettre en place des standards en vue d'un déploiement plus conséquent.
Il s'agit de mettre en réseau plusieurs équipements électriques pour optimiser l'autoconsommation solaire. Dans ce projet, il y a 5 installations de panneaux photovoltaïques sur le toit d'un bâtiment municipal et 4 maisons individuelles, avec ou sans batterie de stockage. Il y a aussi deux autres maisons équipées seulement de batteries. Au total, il y a une puissance de 18 kWc de production solaire et 30 KWh de batterie.
Il y a aussi deux véhicules électriques qui peuvent servir de batterie de stockage grâce à une borne de recharge bidirectionnelle, une petite révolution : voir le reportage vidéo.
Tous ces équipements sont interconnectés pour valoriser au maximum la production solaire et l'autoconsommation de façon collective. Lorsqu'une installation produit plus d'énergie que les besoins du bâtiment sur lequel elle est posée, elle est alors consommée en priorité par les autres usagers de la communauté énergétique. Tout est orchestré par une interface matérielle qui collecte les données et les envois vers une « intelligence collective augmentée », programmée pour optimiser le rapport entre la production et la consommation d'énergie. Un programme qui permet d'envoyer des ordres de charge et de décharge de batterie par exemple.
L'idée n'est pas d'atteindre l'autosuffisance, la connexion au réseau est toujours nécessaire notamment pour tirer de l'énergie ou réinjecter les derniers surplus de production. Les batteries de stockage de la communauté pourraient même rendre des services de lissage au réseau, des études sont en cours…
Il existe une limite géographique pour ce type de communauté énergétique, un rayon maximum de 10 kilomètres en milieu rural et de 1 kilomètre en milieu urbain. Et aussi une limite de puissance de 3 mégawatts. « Mais, à ce jour, c'est une limite réglementaire, pas technique, ni technologique », précise Amaury Pachurka », président et cofondateur de Beoga. « Sur ce projet, la municipalité aimerait ajouter de nouvelles installations et aussi de nouveaux membres vont pouvoir intégrer la communauté. »
Reste à évaluer l'intérêt financier du service que va rendre cette technologie. Il y a un abonnement de 30 euros par mois pour les membres de la communauté. Mais ils devraient optimiser leur installation solaire et voir diminuer leur facture énergétique de 15 % (par rapport à une installation similaire sans intégrer la communauté). Grace aux échanges d'énergies, avec des prix d'achat et de revente de l'électricité compétitifs par rapport au réseau, voir reportage vidéo.