Alors que Michel Barnier n'avait pas reconduit en juin dernier l'autorisation du Cruiser en France au vu des incidents signalés par la brigade nationale d'enquêtes vétérinaires et sanitaires et de l'analyse de l'Agence française de sécurité sanitaire des aliments (AFSSA) de 4 cas de mortalité constatés lors des semis, le ministère en charge de l'Agriculture revient sur sa décision en autorisant à nouveau la mise sur le marché de la préparation CRUISER 350 sur le maïs ensilage, le maïs grain et le maïs porte-graine femelle pour la campagne 2009-2010. Le 1er décembre dernier, l'AFSSA a rendu un avis favorable sur ces trois espèces. Concernant le maïs doux et le maïs porte-graine mâle, l'agence préconise un respect d'une distance de 3 kilomètres entre les ruches et les parcelles traitées. Compte tenu de la difficulté de mise en œuvre concrète de cette mesure et de son contrôle, le ministère a choisi de ne pas autoriser cet usage.
La décision du ministère d'interdire le Cruiser en juin dernier avait à l'époque été qualifiée de
''supercherie'' par l'Union nationale des apiculteurs français (UNAF) car l'interdiction de ce produit d'enrobage de semences intervenait alors que la période des semis était terminée depuis le 15 mai. La décision d'autoriser à nouveau l'utilisation du Cruiser semble donner raison à l'association…
Pour le réseau France nature environnement (FNE), ce produit est officiellement reconnu dangereux pour les abeilles, les oiseaux et les mammifères sauvages. Pour Jean-Claude Bévillard, responsable agricole de l'association :
''interdire le Cruiser est une affaire de bon sens : la situation des pollinisateurs est dramatique, et nous devons mettre toutes les chances de notre côté pour stopper leur déclin. Aucun argument économique ne peut prendre le pas sur les conséquences agricoles, alimentaires, sanitaires et environnementales qu'aurait la disparition des abeilles''.
Article publié le 15 décembre 2009