L'ancien directeur de l'usine chimique AZF, Serge Biechlin, avait été condamné le 25 avril dernier, à 10.000 euros d'amende par le tribunal correctionnel de Toulouse pour rejet en eau douce de substance nuisible au poisson ou à sa valeur alimentaire. Entre le 17 et le 19 octobre 2001, près d'un mois après l'explosion de l'usine appartenant à la société Grande Paroisse (Groupe Total), qui avait fait 30 morts et des milliers de blessés, l'usine avait déversé dans la Garonne de l'eau ammoniacale dont l'action ou les réactions avait détruit le poisson ou nui à sa nutrition, sa reproduction ou sa valeur. D'après le Conseil supérieur de la pêche, le rejet avait pollué le fleuve sur 1,5 km de long, 125 mètres de large et entraîné la mort de 8.000 poissons de 14 espèces. La fédération France Nature Environnement, partie civile dans cette affaire, aux côtés de l'Association nationale pour la protection des eaux et rivières (ANPER) et des Amis de la Terre, ne pouvait que se féliciter de cette décision. Le Tribunal y avait en effet souligné la gravité du rejet de l'usine, et sanctionné la pollution volontaire engendrée. Mais aujourd'hui, l'ancien directeur de l'usine chimique AZF fait appel de la décision. Dans un communiqué, France Nature Environnement s'étonne de la contradiction de cet appel avec le discours « verts » du groupe Total, auquel la Grande Paroisse est affilié.
Ne peut-on pas lire sur le site Internet de la société mère : « La nature de nos activités et notre présence internationale s'accompagnent de responsabilités particulières et suscitent des attentes nombreuses. Sécurité industrielle, contribution au développement local, préparation du futur énergétique, respect de l'environnement, lutte contre le changement climatique…: autant d'enjeux clés auxquels Total s'engage à répondre » ?, s'interroge la FNE tout en ajoutant que
cet engagement trouve-t-il ses limites quand il est question de répondre de ses actes devant la justice française ?Article publié le 11 mai 2007