Invitée des « 4 vérités » sur France 2, la ministre de la Transition écologique Barbara Pompili a confirmé le 7 juin le report de l'interdiction des nouvelles chaudières au fioul à juillet 2022. Pour rappel, cette interdiction devait entrer en vigueur le 1er juillet 2021 dans les bâtiments neufs et le 1er janvier 2022 dans le parc existant, selon le projet de décret mis en consultation début 2021.« C'est très mauvais de se chauffer au fioul [mais] il y a une volonté dans la période d'y aller tranquillement », a déclaré la ministre sur France 2.
La semaine dernière, auditionnée à l'Assemblée nationale, Barbara Pompili avait déjà annoncé ce report de l'interdiction. Elle a indiqué que le projet de décret avait été « largement concerté avec les acteurs de la filière de chauffage ». Ce décret va entrer en vigueur « mi-2022 tant pour les bâtiments neufs que pour les bâtiments existants », a-t-elle précisé. Le texte prévoit des possibilités de dérogations « pour certains cas puisqu'il peut arriver qu'il y ait des difficultés, des impossibilités techniques ou des coûts excessifs », a ajouté la ministre devant les députés. Ce décret « n'interdira pas les réparations des installations existantes », a souligné Mme Pompili.
« Concrètement, à la mi-2022, il sera impossible de faire installer dans un logement ou une entreprise une nouvelle chaudière au fioul émettant plus de 250 g de CO2 par kWh, soit l'intégralité des chaudières fonctionnant au fioul actuel 100 % fossile. Il sera toutefois possible de faire réparer les équipements en place. Des exceptions sont prévues, notamment dans le cas d'une impossibilité technique de remplacement, ou lorsqu'il n'existe pas de solution de raccordement à des réseaux de chaleur ou de gaz », explique la société Hellio, spécialiste de l'efficacité énergétique.
Selon les données du Centre d'études et de recherches économiques sur l'énergie (Ceren), 3,5 millions de logements étaient chauffés au fioul en 2018, dont 85 % étaient des maisons individuelles.