Un circuit court est un mode de commercialisation des produits agricoles qui s'exerce soit par la vente directe du producteur au consommateur (vente à la ferme, sur les marchés, par correspondance ou via les AMAP), soit par la vente indirecte avec un seul intermédiaire comme dans le cas de la restauration (traditionnelle, collective...) ou d'un commerçant-détaillant (boucher, épicier de quartier...).
Selon le Ministère, ce mode de commercialisation est assez largement répandu, en France, notamment dans le Sud Est et dans le Nord du pays. Ainsi, 88.600 exploitations agricoles réalisaient de la vente directe en 2005, soit 16,3% des exploitations, dont 47% qui transforment les produits.
Ce plan s'appuie sur les conclusions d'un groupe de travail mis en place dans le prolongement des Assises de l'Agriculture et du Grenelle de l'environnement. Son objectif est de répondre à une demande croissante des consommateurs à la recherche de produits authentiques,
Des circuits courts pour favoriser une agriculture et une consommation durables
Les circuits courts, qui recréent du lien entre les consommateurs et les agriculteurs, contribuent au développement d'une agriculture durable et d'une consommation responsable, déclare Michel Barnier. Les AMAP sont une des formes de ce mode de commercialisation, souligne le Ministère. Ce mode de consommation renvoie aussi à un acte citoyen respectant l'environnement avec la réduction des emballages, des conditionnements, avec une limitation d'émission de CO2 et soutenant les pratiques de production durables, ajoute-t-il.
Rappelons que les AMAP ont pour but de permettre à des consommateurs d'acheter à un prix juste des produits d'alimentation de qualité de leur choix, en étant informés de leur origine, et de la façon dont ils ont été produits, et de participer activement à la sauvegarde et au développement de l'activité agricole locale dans le respect d'un développement durable.
Ce plan s'articule ainsi autour de quatre axes et comprend 14 mesures destinées à améliorer et diffuser les connaissances sur les circuits courts, adapter la formation des agriculteurs à la vente directe de leur production mais aussi favoriser leur installation et une meilleure organisation du réseau en mettant en place une charte sur les circuits courts. L'accès au foncier, aux aides publiques et aux prêts bancaires est le principal frein pour les agriculteurs souhaitant s'engager dans ce mode de commercialisation, rappelle le Ministère. Des références technico-économiques seront par conséquent mises en places pour permettre aux partenaires financiers d'évaluer la viabilité économique des projets. Un espace dédié aux circuits courts va par ailleurs être créé sur le site Internet du Ministère.
Ces mesures s'inscrivent dans le plan national ''pour une politique de l'offre alimentaire sûre, diversifiée et durable'' du gouvernement présenté par Michel Barnier en avril 2008, qui vise à répondre aux attentes du consommateur et du citoyen tout en valorisant les modes de production durable et de qualité, issues notamment de l'agriculture biologique. Rappelons que la loi de mise en œuvre du Grenelle 1 fixe un objectif de 6% de surface agricole utile (SAU) bio en 2012 contre 2% actuellement, et prévoit d'intégrer 15 % de produits biologiques dans la restauration collective en 2010 et 20 % en 2012.
Par ailleurs, ces mesures seront déclinées au niveau régional dans le cadre des plans que doivent élaborer pour la fin 2009 les directions régionales de l'alimentation, de l'agriculture et de la forêt (DRAAF). Un comité de suivi sera notamment chargé d'accompagner la mise en œuvre des mesures.
Dans un communiqué, les Chambres d'agriculture qui ont participé aux travaux du groupe de travail mis en place sur les circuits courts, se félicitent du contenu des mesures annoncées par M. Barnier qui doivent permettre de conforter le modèle économique de ces formes nouvelles de commercialisation représentant jusqu'à 20% du chiffre d'affaires agricole dans certains régions. Les Chambres d'agriculture organisent déjà plus de 1.300 Marchés des Producteurs de Pays et accompagnent notamment plus de 5.800 agriculteurs dont 3.200 producteurs fermiers engagés dans la démarche ''Bienvenue à la ferme'', rappellent-elles.