Le barrage de Bimont est un ouvrage important géré par la Société du Canal de Provence (SCP). Il permet de stocker 14 millions de mètres cubes d'eau, soit la consommation en eau d'une agglomération comme Aix-en-Provence (environ 400 000 habitants). Ce barrage constitue une réserve de sécurité pour l'alimentation en eau de plusieurs communes de la région aixoise, et l'irrigation de 8 000 hectares. Des usines, comme la centrale biomasse de Gardanne et Alteo, sont également alimentées.
Construit entre 1947 et 1951, puis mis en service en 1952, le barrage présente, depuis les années 1960, des fissures et un suintement. Des anomalies inquiétantes que les ingénieurs n'ont pas pris à la légère. Après une enquête poussée, cela serait dû à "une grève dans la cimenterie au moment de l'approvisionnement", explique Catherine Casteigts, cheffe des travaux de rénovation du barrage pour la Société du Canal de Provence. Des opérations auraient été mal gérées, comme le refroidissement insuffisant du ciment, ce qui aurait occasionné un gonflement du béton, "dû à une réaction sulfatique interne". Ce gonflement aurait entraîné ensuite une fissuration. Une réaction évolutive dans le temps : "On a dû attendre la fin de l'évolution, très lente, de cette réaction, pour entamer les travaux de rénovation".
Néanmoins, la situation était suivie de près et était sous contrôle des services de l'État (Dreal). Une rupture du barrage serait catastrophique, puisque les eaux se répandraient dans la vallée et inonderaient plusieurs communes. Ainsi, un plan particulier d'intervention (PPI) a été élaboré pour prévenir ce risque. Selon les autorités, la solidité du barrage n'était pas en jeu. Mais il a toutefois été décidé de le rénover et d'en finir avec cette épée de Damoclès. Rappelons que l'ouvrage se situe tout de même sur une zone sismique (à risque faible). Les travaux d'ingénierie déployés, entre 2016 et 2019, sont détaillés dans le reportage vidéo. Pas moins de vingt millions d'euros ont été nécessaires pour financer cette opération d'envergure qui devrait permettre, de surcroît, d'augmenter la capacité de stockage de 14 à 25 millions de mètres cubes d'eau. Une façon aussi d'anticiper les futurs besoins en eau de la région qui souffre d'un climat plutôt aride en période estivale.