Après une accalmie dans les années 90, la construction de barrages connaît ''un essor démesuré'' aujourd'hui. Les mégabarrages apparaissent en effet comme une solution au changement climatique et à la demande croissante d'électricité. ''A elle seule, la Banque mondiale finance 211 projets de ce type pour un montant de 11 milliards de dollars'', souligne le rapport. La Chine est aujourd'hui le plus gros investisseur.
Les populations indigènes sont particulièrement démunies face à ces gros projets. Non consultées, souvent expulsées (leurs terres sont noyées) ou obligées de se déplacer à cause des retenues d'eau les empêchant de cultiver ou faute de trouver les ressources nécessaires à leur alimentation (flux migratoires des poissons perturbés…), elles sont les victimes directes de ces projets.
En 2000, la Commission mondiale des barrages, mise en place sous l'impulsion de la Banque mondiale, soulignait déjà dans un rapport que la construction des 45.000 barrages existants à l'époque avait entraîné le déplacement de 40 millions à 80 millions de personnes. Face à ce constat, des recommandations avaient été édictées afin de mieux prendre en compte le droit des autochtones. Mais sans caractère contraignant, ces recommandations sont souvent lettres mortes.