Près d'un tiers du bassin Rhin-Meuse menacé par un risque de pénurie d'eau à moyen et long termes : c'est ce que révèle la carte des zones fragiles pour l'accès à cette ressource, présentée jeudi 30 juin par les experts de ce comité de bassin. Ces derniers distinguent trois catégories de zonage. Le premier zonage identifie les secteurs où les prélèvements sont importants, dans l'axe Meurthe et Moselle, près de Vittel ou dans le bassin versant du Rupt-de-Mad, notamment. Des contraintes peuvent y peser sur l'alimentation en eau potable, la navigation, les usages industriels ou agricoles, et des démarches de gestion collective de la ressource doivent y être mises en place prioritairement.
Le besoin de résilience
Une aide à la décision
Prévue par le schéma directeur d'aménagement et de gestion des eaux 2022-2027 (Sdage) entré en vigueur en mars dernier, cet exercice de cartographie résulte du croisement de plusieurs sources de données avec des observations de terrain. Il servira de support au dialogue avec les acteurs des territoires, dont les collectivités, mais aussi d'aide à l'accompagnement des démarches de gestion quantitative. Les autorisations de prélèvement ou d‘aménagement délivrées par l'État, par exemple, devront tenir compte de ses indications, de même que le programme d'intervention de l'agence de l'eau dans la définition de ses priorités.
À la lumière de ce zonage, le comité de bassin a par ailleurs adopté à l'unanimité sa stratégie d'action pour prévenir les fragilités du bassin, mais aussi exploiter ces atouts, en valorisant notamment les marges de régulation offertes par les infrastructures existantes. Il prévoit, en particulier, la mise en œuvre de dix projets issus du Varenne agricole de l'eau, comme la recherche de solutions pour la résilience des fermes d'altitude du massif vosgien ou l'optimisation des chapelets d'étangs et des barrages-réservoirs. Il envisage, en outre, l'élaboration de diagnostics partagés sur les territoires, afin de permettre aux acteurs locaux de prendre conscience de la rareté de la ressource en eau et d'adapter leurs projets d'aménagement en conséquence.