Quelles sont les voies les plus prometteuses pour augmenter la durée de vie des batteries et leur permettre une seconde vie ? Dans un article publié (1) dans la revue scientifique Nature Materials, Jean-Marie Tarascon, professeur du Laboratoire chimie du solide et énergie (CNRS / Collège de France) et Clare P. Grey de University of Cambridge se sont penchés sur comment minimiser les conséquences écologiques associées à une utilisation plus large des batteries notamment liés aux voitures électriques.
Pour valoriser les packs de batteries de ces dernières, le CNRS met l'accent sur la nécessité de déterminer la valeur de la batterie usagée et son état. Pour cela, les scientifiques proposent d'adopter la même démarche que celle de la médecine individualisée avec l'utilisation de capteurs ou de fibres optiques directement placées dans des cellules pour mesurer la température et la pression. Ils imaginent la création d'une base de données mondiale pour permettre la traçabilité de la batterie au cours de ses différentes vies et identifier les défaillances en temps réel. Pour les réparer, ils envisagent des possibilités d'interventions extérieures ou par utilisation de matériaux auto-réparants.
Pour pallier la forte pression sur les ressources comme le lithium, il existe des technologies utilisant des matériaux contenant peu ou pas de lithium. Par exemple, les accumulateurs lithium fer phosphate dit LiFe (dont la cathode est faite en phosphate de fer lithié) ou les batteries lithium/soufre, sodium-ion, Magnésium-ion, le Calcium-ion ou lithium-air. "Toutes ces technologies présentent des avantages que ce soit en termes d'abondance - le sodium est 1.000 fois plus abondant que le lithium ; le calcium 3.000 fois plus - ou en termes de recyclage comme avec les électrodes organiques ou les liants obtenus à partir de ressources naturelles comme la CMC (carboxyméthylcellulose), pointe le CNRS dans un communiqué. Les verrous de ces batteries du futur sont cependant nombreux (…) mais les avancées (…) rapides, par exemple, dans le cas des batteries sodium-ion où CNRS et le CEA ont mis au point (…) un prototype viable en cours de valorisation pré-industrielle".