La Banque européenne d'investissement (BEI) a annoncé, le 14 novembre, qu'elle cessera de financer « les projets énergétiques ayant trait aux combustibles fossiles d'ici la fin de 2021 ». À cette échéance, elle « alignera l'ensemble de ses activités de financement sur les objectifs de l'accord de Paris ».
Concrètement, la BEI cessera de financer les projets qui recourent aux combustibles fossiles sans dispositif d'atténuation. Elle abaisse également la norme d'émission, mise en place en 2013, pour cesser les soutiens au charbon, de 550 g à 250 g de CO2 par kilowatt-heure (kWh).
La BEI indique vouloir prioriser l'efficacité énergétique et soutenir la décarbonation de l'énergie, le stockage, l'électromobilité et l'adaptation des réseaux électriques. La part des financements consacrée à l'action climatique et à la durabilité environnementale devrait représenter 50 % de ses opérations à compter de 2025. Elle entend ainsi mobiliser 1 000 Md€ d'investissements dans ces domaines sur la période 2021-2030.
Par ailleurs, la banque veut accompagner les dix États membres confrontés à des défis de transition énergétique à travers un Fonds pour une transition juste. « La BEI pourra financer jusqu'à 75 % du coût admissible des projets relatifs aux nouveaux investissements énergétiques mis en œuvre dans ces pays. Ces projets bénéficieront également, de la part de la BEI, d'un soutien combinant services de conseil et financements ».
Les Amis de la Terre France saluent « un tournant historique ». L'ONG se dit néanmoins vigilante, « pour que de nouvelles infrastructures gazières ne soient pas largement financées dans les deux prochaines années ».