« La recharge entre octobre 2019 et avril 2020 a globalement été très excédentaire. Les niveaux étaient très au-dessus des normales en avril », résume Violaine Bault, hydrogéologue au Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM), et en charge du bulletin mensuel de situation des nappes phréatiques. Sur une large partie de la France, la situation au 1er juin 2020 est meilleure que les deux dernières années.
« Déficits pluviométriques sur plusieurs années »
La situation reste toutefois moins favorable pour plusieurs nappes phréatiques de l'est du pays : nappe de la plaine d'Alsace, nappe des calcaires de Lorraine, nappes des couloirs de la Saône, du Rhône amont et moyen, et les nappes de l'est du Massif Central (bassin Loire-Amont et Allier) « La conséquence de peu de pluies à l'hiver 2020 et des déficits pluviométriques accumulés depuis les années précédentes », précise Violaine Bault. Celles-ci seront donc particulièrement scrutées au cours des prochains mois. « C'est certain qu'il y aura des tensions sur ces zones au cours de l'été, des arrêtés ont d'ailleurs déjà été pris dans certains départements », analyse l'hydrogéologue. Des zones à risque déjà identifiées par le comité national de l'eau. Mi-mai, le ministère de la Transition écologique et solidaire publiait une carte des territoires à risque face au manque d'eau.
Sur le reste de pays même si la recharge hivernale été bonne, la vigilance restera toutefois de mise, en particulier sur les nappes dites réactives, c'est-à-dire qui présentent une sensibilité importante à la sécheresse du fait de la nature géologique du sous-sol. Début juin, neuf départements faisaient déjà l'objet d'arrêtés préfectoraux de restriction d'eau.
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