Si officiellement les ressources 2008 de l'ancien périmètre de l'Ecologie augmentent donc de 25% entre 2007 et 2008, le périmètre d'intervention a été redessiné, des ressources ont été transférées à des établissements publics ou à des collectivités territoriales et la ventilation de la masse salariale et des dotations matérielles ont été modifiées. Les comparaisons du budget d'une année sur l'autre restent plus qu'hasardeuses !
Le volet protection de l'environnement du budget est organisée autour de quatre priorités : la prévention des risques technologiques et naturels, dont les moyens progressent de 26,4 %, la gestion intégrée de la ressource en eau, avec notamment une aide aux collectivités locales pour la mise aux normes de leurs stations d'épuration, la protection et la restauration du vivant sauvage, dont les crédits augmentent de 30 % et la sûreté nucléaire et la radioprotection, qui sont renforcées.
Si le budget a été adopté, M. Bertrand Pancher a tout de même fait part de ses inquiétudes à propos du manque de ressources de l'Agence de financement des infrastructures de transports de France, alors qu'elle devrait se voir confier de nouvelles missions issues du Grenelle de l'environnement. Le député a aussi rappelé que le budget a été élaboré en juin et donc ne peut tenir compte de propositions émises en octobre.
Dans l'opposition, Mme Catherine Coutelle (PS) estime en revanche que ce budget est particulièrement décevant : pas de grand plan pour les transports en commun ; pas de grands programmes de recherche et d'innovation permettant de réduire la pollution et le bruit dus aux véhicules et d'affiner les dessertes ; nulle politique d'aménagement du territoire ! Apparemment attentif à l'écologie, le PLF pour 2008 ne propose aucune traduction financière ou budgétaire du Grenelle de l'environnement ; ce n'est pas moi qui le dis, c'est la commission des finances du Sénat, présidée par Jean Artuis !, a t-elle signalé devant les députés.
M. Maxime Bono (PS) se dit également déçu et particulièrement dans le domaine des transports. Le budget des transports pour 2008 ne contient rien qui semble de nature à favoriser un début de transfert modal de la route vers des modes alternatifs, a-t-il estimé tout en regrettant un absent : le transport urbain.
François de Rugy (Verts) a jugé enfin que si on notait un progrès dans les discours, les actes étaient en contradiction avec eux, et avec la profession de foi du Grenelle de l'environnement.
Le ministre de l'Ecologie, Jean-Louis Borloo a toutefois défendu son budget soulignant que le Grenelle n'aurait pas de coût mais surtout des conséquences, notamment en matière d'investissement. Le Grenelle va nous faire entrer dans une logique d'investissements à l'horizon de trente, quarante ou cinquante ans, a-t-il jugé. Ce que veulent non seulement le Gouvernement, mais aussi l'ensemble des acteurs du Grenelle, c'est un changement de paradigme, a-t-il ajouté.