L'un des plus grands sites sidérurgiques de France se dotera bientôt de son propre dispositif de captage et stockage de dioxyde de carbone (CCS). Arcelormittal, exploitant du site industriel en question, à Dunkerque (Nord), l'a confirmé, ce jeudi 6 janvier. « Le génie civil sera bientôt achevé, marquant la fin de la phase de construction et permettant la connexion du pilote à l'usine », déclare le sidérurgiste dans un communiqué.
Le dispositif, un démonstrateur baptisé DMX, se compose d'une série de modules CCS, dont une partie est empilée sous la forme d'une tour de 22 mètres. La technologie de ces modules s'appuie sur un « solvant démixant », qui permettrait de consommer 35 % moins d'énergie qu'une technologie CCS standard. Une fois les premiers tests effectués, entre mars et mai 2022, puis validés, ce démonstrateur captera, dans un premier temps, 4 400 tonnes de CO2 par an. L'objectif pour ses constructeurs – ETCI (pour Entreprise tuyauterie chaudronnerie industrielle) et Axens – est de viser le million de tonnes de CO2 captées par an (soit 125 tonnes par heure) dès 2025. Arcelormittal estime ainsi pouvoir réduire de 8 % les émissions de son site de Dunkerque d'ici à 2030.
L'installation du démonstrateur DMX s'inscrit dans le cadre du projet « 3D » (pour « DMX Demonstration in Dunkirk »), notamment financé par le programme Horizon 2020 de l'Union européenne. « Ce pilote industriel vise à valider des solutions techniques reproductibles de captage et de stockage du CO2 », indique Arcelormittal. Pour rappel, un projet similaire, mené entre autres par TotalEnergies et Air Liquide depuis juillet 2021, a l'ambition de mettre en œuvre une « chaîne de captage et stockage de CO2 » afin de décarboner le bassin industriel normand.