Comme les produits en excès se concentrent en effet dans les rivières, via le ruissellement et le lessivage, les engrais minéraux et les produits organiques épandus dans les champs sont directement concernés par la Directive cadre européenne sur l'eau. En France, 50 % de la Surface Agricole Utile est classée en zone vulnérable et l'excès d'azote est en moyenne de 50 kg par hectare. Mieux adapter les doses aux besoins des cultures et améliorer la qualité de la répartition sur les parcelles sont deux priorités visant à réduire les risques de pollution et à optimiser les coûts.
C'est pour répondre à ces défis et promouvoir les écotechnologies en agriculture que le Cemagref, organisme public de recherche sur la gestion des eaux et des territoires, a créé un Pôle Epandage Environnement (PEE), qui est inauguré aujourd'hui, sur son site de Montoldre dans l'Allier. D'un investissement de 2,3 millions d'euros, cette plate-forme technologique qui a bénéficié du soutien de l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (ADEME), a été financé à 50 % par le fond européen de développement régional (FEDER) et le Conseil régional Auvergne, à 25 % par le Conseil général de l'Allier et à 25% par l'Etat.
Sur cette plate-forme technologique dédiée aux épandages de matériaux minéraux et organiques, deux bancs d'expérimentation ont été conçus pour caractériser les matériaux à épandre et analyser leur comportement au champ avec l'objectif d'analyser les performances environnementales des technologies d'épandage.
L'un concerne les matières minérales (Cemib), l'autre les matières organiques (Cemob). Le banc Cemob a été conçu pour réaliser simultanément les répartitions transversales et longitudinales. Il dispose de capteurs qui permettent de traduire en temps réel l'évolution de la nappe d'épandage.
L'atout de cette plateforme est aussi de favoriser l'éco-innovation dans le domaine des produits et des matériels d'épandage en associant les constructeurs, les fabricants d'engrais, les professionnels agricoles, les chercheurs et les agronomes, explique le Cemagref.
Ce pôle devrait compléter le programme AMPERES, lancé en 2006 par le Cemagref en collaboration avec Suez Environnement et destiné à quantifier les micropolluants dans les eaux usées domestiques et évaluer l'efficacité d'élimination des différentes filières d'épuration.