Thierry Rosso, directeur général de la centrale nucléaire de Fessenheim (Haut-Rhin) a affirmé mercredi 24 août que les travaux de renforcement du radier de l'installation, demandés par l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN), étaient techniquement faisables à un "coût largement absorbable".
L'ASN a donné son feu vert le 4 juillet à la poursuite d'exploitation pour dix ans supplémentaires du réacteur n°1 de la centrale déjà trentenaire mais à condition de respecter 40 prescriptions, dont l'une majeure concernant le renforcement du radier. (1) Ainsi, EDF devra renforcer le radier du réacteur avant le 30 juin 2013, ''afin d'augmenter sa résistance au corium en cas d'accident grave avec percement de la cuve''. Le corium est un mélange de combustible entré en fusion avec la gaine de combustible.
''L'ensemble des prescriptions de l'ASN (...) ne remet pas en cause l'intérêt de poursuivre l'exploitation du réacteur", a indiqué Thierry Rosso, lors d'une conférence de presse organisée à l'issue d'une visite de conseillers généraux du Bas-Rhin à la centrale. "La faisabilité technique (des travaux) est réelle'' , a-t-il assuré. Or, à Fessenheim, le radier a la particularité d'être plus fin que celui des autres réacteurs du parc français : 1,5 mètres contre 2,5 à 3 mètres. L'intervention est jugée délicate par André-Claude Lacoste, président de l'ASN qui estime qu'elle n'a jamais été réalisée à ce jour sur un réacteur en fonctionnement.
Question coût : celui-ci ''n'est pas de l'ordre de ce qui a été dit dans certains médias", a affirmé de son côté le président du Conseil général du Bas-Rhin, Guy-Dominique Kennel. Dans un article daté du 22 juin dernier, Le Figaro citant une source proche du dossier avait évalué les travaux nécessaires autour de 100 millions d'euros.
EDF a jusqu'à fin 2011 pour présenter ses propositions à l'ASN pour se conformer à sa prescription sur le radier. Le 29 juillet, l'énergéticien a annoncé qu'il prévoyait de doubler ses investissements pour renforcer la sécurité des centrales nucléaires françaises d'ici 2015. Ce montant est estimé à 3,4 et 3,6 milliards d'euros.