Lancé en novembre 2014, le troisième appel d'offres visant les grandes installations photovoltaïques de puissance supérieure à 250 kilowatts crête (kWc), portait sur la réalisation et l'exploitation de centrales solaires au sol, sur les ombrières de parking et sur les grandes toitures.
Cet appel d'offres portait initialement sur une puissance cumulée de 400 mégawatts (MW) répartie entre les trois types de projets. Mais le 20 août 2015, le Président François Hollande a doublé cette puissance la portant à 800 MW, afin de répondre à une très forte souscription pour les lots de centrales au sol. Le 1er juin 2015, près de 2.000 MW avaient alors été déposés, pour 200 MW initialement prévus. Les 400 MW supplémentaires représenteront "quarante à soixante projets" de plus, avait précisé le ministère de l'Ecologie.
L'activité du secteur relancée
La ministre de l'Ecologie et de l'Energie Ségolène Royal a dévoilé le 4 décembre la liste des 212 projets lauréats (1) , d'une puissance cumulée de 800 MW. C'est près d'un milliard d'euros "qui seront investis dans la réalisation de nouveaux parcs de production d'électricité solaire, et qui contribueront à donner une nouvelle impulsion au développement de la filière industrielle française", a fait valoir la ministre dans un communiqué.
Ces parcs produiront annuellement 1,1 térawattheure (TWh) d'électricité renouvelable, entraînant une croissance de la production solaire de plus de 15%.
Les installations sur bâtiment, en surimposition (2) , lauréates représentent une puissance cumulée de 25,9 MW. Les projets vont de 0,5 à 3,4 MW de puissance. Les installations sur ombrières de parking (3) totalisent quant à elles une puissance de 50 MW. Les projets vont de 0,5 à 4,5 MW.
Les installations sur bâtiment retenues (4) , respectant les critères d'intégration simplifiée au bâti (ISB,) représentent une puissance cumulée de 115,4 MW. La puissance de chaque projet va de 0,5 à 4,2 MW.
De leurs côtés, les centrales au sol, de puissance inférieure ou égale à 5 MWc (5) (mégawatts crête), totalisent 182,2 MW. Les projets vont de 1,18 à 5 MW.
Les centrales au sol, de puissance supérieure à 5 MWc et inférieure ou égale à 12 MWc (6) , représentent le plus gros volume de l'appel d'offres : 426,4 MW de puissance cumulée. Les projets vont de 5,5 à 12 MW.
Ces projets retenus auront un délai de deux ans pour être mis en service. Ces installations seront notamment construites en régions : Midi-Pyrénées, Provence-Alpes-Côtes-d'Azur (Paca), Rhône-Alpes, Aquitaine, Pays de la Loire, Aquitaine, Languedoc Roussillon, Poitou-Charentes ou Auvergne.
Baisse des tarifs d'achat
Les niveaux des tarifs d'achat proposés par les candidats "poursuivent leur baisse rapide, au bénéfice du consommateur final", a souligné Ségolène Royal. "Pour la première fois, [ils] sont comparables aux prix d'achat de l'électricité éolienne", avait indiqué le ministère, en août dernier.
Ainsi, pour les installations sur grandes toitures (ISB), le tarif moyen passe de 158 à 129 euros par MWh, soit une baisse de 18% "en moins de 2 ans", a précisé le Syndicat des énergies renouvelables (SER). Pour les installations au sol, le tarif moyen passe quant à lui de 107 à 82 €/MWh, soit une baisse de 23%. Enfin, pour les installations sur ombrières, il passe de 146 à 124 €/MWh, soit une baisse de 15%.
Cet appel d'offres "va avoir des retombées économiques importantes en France", où la moitié des modules photovoltaïques utilisés y seront fabriqués, a indiqué le ministère.
Le SER estime à plus de 5.000 le nombre d'emplois qui seront maintenus ou créés. "Nous sommes particulièrement satisfaits de ces annonces qui renforcent la filière photovoltaïque française sur l'ensemble de sa chaîne de valeur, puisque la moitié de ce nouveau parc sera construit avec des panneaux solaires fabriqués sur notre territoire. La Ministre confirme, ainsi, l'engagement de la France dans le domaine des énergies renouvelables", s'est réjoui Jean-Louis Bal, président du SER.
La loi sur la transition énergétique d'août 2015 prévoit de porter la part des énergies renouvelables à 32% de la consommation finale d'énergie en 2030, contre 14,2% en 2013. De nouveaux appels d'offre pour le photovoltaïque seront lancés début 2016.