Accusé de vouloir passer en force sur son projet de loi sur la transition énergétique, le gouvernement suscite la réprobation des députés, y compris de la majorité. Dernier exemple en date : le rejet, le 25 septembre, de l'amendement n°1963 sur les certificats d'économies d'énergie (CEE) - délivrés aux fournisseurs d'énergie afin de les inciter à promouvoir l'efficacité énergétique auprès de leurs clients. Déposé par la députée PS Sabine Buis, ce texte prévoyait d'obliger les fournisseurs comme GDF Suez et EDF à prendre leurs responsabilités lors de la collecte de leurs obligations d'économies d'énergie via des entreprises de travaux. Cette mesure visait en réalité à leur faire prendre en charge financièrement les éventuels litiges entre leurs propres clients et ces sociétés.
Or, cet amendement a été catégoriquement rejeté par Ségolène Royal, soucieuse de ne pas faire peser trop de contraintes sur la réalisation de travaux de rénovation énergétique. L'amendement se heurtait par ailleurs à l'opposition d'EDF, peu enthousiaste à l'idée de devoir payer pour ses partenaires du BTP. De son côté, la Fédération française du bâtiment (FFB) s'est montrée curieusement silencieuse car davantage investie sur d'autres dossiers comme celui de la garantie décennale, dont l'extension aux travaux d'efficacité énergétique inquiète la profession.