Organisé par la FAO, un colloque scientifique de quatre jours sur le changement climatique et la pêche marine, a rassemblé plus de 200 experts et décideurs mondiaux à Rome du 8 au 11 juillet 2008.
Selon l'Organisation, bien que de grandes différences régionales existent, le secteur de la pêche, qui fait vivre plusieurs centaines de millions de personnes à travers le monde, pourrait être profondément bouleversé. Environ 42 millions de personnes travaillent directement dans le secteur, la grande majorité dans les pays en développement.
D'après la FAO, le changement climatique menace les pêches et l'aquaculture par la hausse des températures de l'eau et du niveau des mers, la fonte des glaciers, les modifications de la salinité et de l'acidité des océans, la recrudescence de cyclones dans certaines régions, la diminution des pluies dans d'autres, et les changements de répartition et d'abondance des stocks ichtyologiques.
Les communautés de pêcheurs situées dans les latitudes élevées et ceux qui dépendent de systèmes susceptibles d'évoluer sous l'influence du climat, tels que les récifs coralliens ou les systèmes dépendant du phénomène de l'upwelling (remontée des eaux froides profondes, riches en nutriments, vers la surface de l'océan), sont les plus exposées.
En effet, les récifs coralliens qui abritent de nombreuses espèces marines sont menacés par le changement climatique de deux façons: d'une part, par le blanchiment et la destruction des récifs, et d'autre part, par l'interruption de la calcification due à l'acidification des océans. Les coraux ont du mal à se déplacer à des latitudes plus élevées où ils ne trouvent pas de surfaces adaptées à leur survie, explique la FAO. Près de 500 millions de personnes au niveau mondial dépendraient de récifs coralliens en bonne santé pour leur subsistance, la protection des côtes, les ressources renouvelables et le tourisme.
Les communautés de pêcheurs situées dans les deltas, sur les atolls coralliens et les côtes recouvertes de glace seront aussi particulièrement ''vulnérables'' à l'élévation du niveau de la mer et aux risques associés aux inondations, à l'intrusion du sel et à l'érosion côtière.
Selon la FAO, les pays les plus exposés au changement climatique qui influe sur les pêches et l'aquaculture sont ceux d'Afrique de l'Ouest et d'Afrique Centrale, du nord-ouest de l'Amérique du Sud et de l'Asie du Sud-Est.
Article publié le 16 juillet 2008