Le 20 octobre, la Fédération française du bâtiment (FFB) et son pôle habitat ont alerté sur « l'effondrement du marché des logements neufs » depuis le début de 2022. Le marché de la maison neuve en secteur diffus connaît « une chute brutale », avec des ventes qui s'écroulent de 26,8 % « en glissement annuel sur les huit premiers mois de 2022 », selon la FFB. Concernant les maisons neuves en secteur groupé, la fédération observe également une chute des ventes aux particuliers de 17,3 % en glissement annuel sur le premier semestre, tandis que les ventes aux institutionnels s'effondrent de 23 %. Idem pour les mises en vente de logements collectifs, qui reculent de 9,8 %.
La FFB constate un « repli » des mises en chantier de 3,1 % de logements neufs depuis le début de 2022 et, ce, en dépit de l'augmentation du nombre de permis de construire déposés fin 2021, avant l'entrée en vigueur, en janvier dernier, de la nouvelle réglementation environnementale (RE 2020) des bâtiments neufs.
La FFB met en cause les freins qui conduisent les ménages modestes, les primo-accédants et les investisseurs « à renoncer à leur projet immobilier », dont « la flambée vertigineuse des coûts de construction » provoquée par la RE 2020, l'explosion des tarifs des matériaux (acier, bois, aluminium, produits PVC, tuiles, menuiseries, carrelage…) ou encore la hausse continue des prix du foncier, « notamment sous les premiers effets du principe de zéro artificialisation nette (Zan) », ainsi que les difficultés d'accès au crédit immobilier.
Pour Grégory Monod, président du pôle habitat de la FFB, « la situation exige des réponses dès la loi de finances pour 2023, sous peine d'un effondrement du logement neuf ». Il demande notamment à l'État d'instaurer un crédit d'impôt de 15 %, sur les cinq premières années d'emprunt pour les ménages acquéreurs d'un logement neuf, « afin de compenser, au moins partiellement, les surcoûts nés de la RE 2020 et de la hausse des prix des matériaux. Cette mesure profiterait essentiellement aux ménages modestes bloqués par le taux d'effort sans leur faire courir de risques financiers ». La FFB chiffre les surcoûts de construction, provoqués par l'entrée en vigueur de la RE 2020, entre 3 et 14 % pour les maisons.