Le Premier ministre a signé, le 30 juillet, le décret élargissant l'interdiction des néonicotinoïdes à l'ensemble de la famille de ces substances actives. Il s'agit de l'acétamipride, de la clotianidine, de l'imidaclopride, du thiaclopride et du thiamétoxame. Ce texte entre en vigueur dès demain, 2 août. Ces substances seront interdites d'utilisation dans la fabrication des produits phytopharmaceutiques et dans le traitement des semences, à partir du 1er septembre 2018, comme le prévoit la loi sur la biodiversité de 2016.
Des dérogations seront possibles jusqu'au 1er juillet 2020, sur la base de données fournies par l'Anses comparant les risques et bénéfices de ces produits et de leurs alternatives possibles.
Les producteurs de betterave sucrière se sont vus refuser une telle dérogation pour l'enrobage des semences pour lutter contre la jaunisse virale. La filière dénonce des risques de pertes jusqu'à 50% de la production. "Cette situation est d'autant plus inacceptable que la filière a proposé d'aménager l'utilisation des néonicotinoïdes en enrobage de semences de betteraves lors des deux prochaines années pour se donner du temps pour aboutir dans cette recherche d'alternatives. Il a été proposé de n'utiliser que la molécule ayant le temps de dégradation le plus court, d'en réduire les doses de 30% par hectare, d'encadrer les types de cultures pouvant succéder à la betterave et de promouvoir la mise en place de bandes mellifères", explique la Confédération générale des planteurs de betterave.
Jusque là, seul l'usage de trois substances (thiaméthoxame, clothianidine et imidaclopride) était restreint à l'échelle de l'Union européenne. Il était limité aux plantes non attractives pour les abeilles, aux céréales d'hiver, aux cultures sous serre, aux pulvérisations après floraison, par l'Union européenne.