Le 21 juin, à Munich, l'Office européen des brevets (OEB) a décerné l'un de ses prix annuels de l'inventeur européen à une inventrice française. La première depuis 2019. Claude Grison, chercheuse en écochimie au Centre national de la recherche scientifique (CNRS), a reçu le prix dans la catégorie Recherche pour être parvenue à extraire et réutiliser des éléments métalliques de plantes issues de sols pollués. « Je voulais donner aux phytotechnologies de dépollution une dimension économique, confie Claude Grison dans un communiqué. Nous n'avons pas jeté les plantes contaminées, nous en avons fait une solution à l'épuisement des ressources en métaux. »
Pour cela, la scientifique a eu l'idée de traiter les feuilles et les racines de végétaux cueillies aux alentours des sites miniers à haute température. Une fois la matière organique ainsi éliminée, les sels métalliques restants – tels que du zinc, du nickel ou du cadmium – sont exploités comme des « écocatalyseurs » dans le cadre de réactions chimiques. « Cette méthode donne non seulement accès à une nouvelle source de catalyseurs chimiques, mais permet aussi de décontaminer les sols pollués par des activités industrielles, comme l'extraction minière », souligne l'OEB. La chercheuse a breveté sa méthode en 2011 et a synthétisé, depuis 2020 par le biais de sa start-up BioInspir, plus de 3 500 biomolécules, elles-mêmes brevetées : des monomères de base pour les plastiques biodégradables, des antimitotiques contre certains types de cancer, mais également des produits cosmétiques.
S'agissant également de l'environnement, un autre prix de l'inventeur européen (qui n'entraîne aucune récompense financière) a notamment été décerné à un ingénieur américain, Donald Sadoway, à l'origine de batteries à métal liquide, destinées au stockage de l'électricité renouvelable.