A l'occasion d'un discours donné lundi 9 octobre, le climato-sceptique directeur de l'Agence américaine de la protection de l'environnement (EPA) Scott Pruitt a annoncé qu'il allait signer un premier texte pour abroger le Clean Power Plan.
Ce plan, adopté en 2015 par Barack Obama, ambitionnait de réduire la pollution carbone du secteur de l'énergie de 32% en 2030 par rapport à 2005, soit 870 millions de tonnes de CO2 évitées. Pour cela, des normes d'émissions devaient être fixées au niveau fédéral pour les centrales existantes : 1.305 kg de CO2/MWh pour les centrales au fioul et 771 kg CO2/MWh pour les centrales à charbon. L'EPA devait également fixer des objectifs de réduction pour chaque Etat sur les périodes 2022-2024, 2025-2027 et 2028-2029, en se basant sur leur mix électrique de 2012. Mais ça, c'était avant Donald Trump.
Dans sa volonté de relancer les activités de son pays en matière d'énergies fossiles, le président américain a demandé à l'EPA de supprimer cette législation. Mais si, selon Scott Pruitt, "la guerre au charbon est finie", dans les faits, l'EPA engage un processus plus complexe qu'une simple abrogation. Selon Paul Rauber, rédacteur en chef de l'association environnementale américaine Sierra Club, "la seule façon dont Trump peut abroger une règle fédérale comme le Clean Power Plan est d'entreprendre un tout nouveau processus de réglementation". Selon Reuters, l'EPA a fait connaître son plan d'attaque en interne. Elle envisage en effet de nouvelles règles qui seront soumises à consultation publique. "L'EPA a déclaré qu'elle solliciterait l'industrie et le public pour développer une règle similaire destinée à réduire les émissions de CO2 des unités de production d'électricité fossiles existantes, pour faire la même chose que le Clean Power Plan, mais d'une manière acceptable pour l'industrie des combustibles fossiles", explique Paul Rauber. L'association mise sur cette consultation publique pour allonger les délais et faire capoter le projet de l'EPA.