Le financement public des exportations va-t-il désormais s'inscrire dans le sens de la lutte contre le changement climatique ? C'est en tout cas l'objectif de la coalition "Export Finance for Future (1) (E3F)" lancée par les gouvernements de l'Allemagne, du Danemark, de l'Espagne, de la France, des Pays-Bas, du Royaume-Uni et de la Suède. « Aujourd'hui et pour la première fois, plusieurs pays se sont engagés publiquement à augmenter de façon significative le soutien aux projets durables et à établir la meilleure trajectoire d'élimination du soutien aux industries pétrolières et gazières », aassuré Bruno Le Maire, ministre de l'Économie, des finances et de la relance.
Les sept membres de la coalition E3F se sont notamment engagés à développer des mécanismes incitatifs pour mieux soutenir les projets durables à l'export dans tous les secteurs de l'économie mais également mettre fin à tout soutien financier aux exportations dans le secteur du charbon. Ils comptent passer en revue l'ensemble des soutiens financiers à l'export aux énergies fossiles et établir la meilleure trajectoire d'élimination en tenant compte de leurs caractéristiques respectives. Ils vont également passer au crible l'ensemble de leurs activités en matière de financement des exportations afin d'avoir une compréhension partagée et documentée de leurs impacts climatiques et travailler à l'amélioration de la transparence des informations en la matière. Afin d'atteindre une masse critique, ils souhaitent promouvoir l'initiative et engager des discussions avec les autres pays proposant des financements export, en particulier au sein de l'OCDE.
En France, un petit pas avait également été fait en ce sens à l'occasion de la loi de finance pour 2020 : le texte prévoit la fin des aides publiques à l'export pour les projets portant sur le charbon ou les hydrocarbures exploités par fracturation hydraulique. Un rapport du Gouvernement détaillant sa stratégie en la matière a été remis aux parlementaires en octobre 2020.