Les autorités britanniques ont annoncé le 3 août la fermeture, ''le plus rapidement possible'', de l'usine de Sellafield (Angleterre) fabriquant du MOX (1) , combustible nucléaire issu du retraitement des déchets nucléaires.
Cette décision est directement liée à l'impact de la catastrophe de Fukushima sur les ventes, a expliqué l'agence gouvernementale chargée du site, la NDA. L'essentiel des débouchés de l'usine employant 800 personnes provenait en effet du Japon. La centrale de Fukushima Daiichi fonctionnait d'ailleurs au MOX au moment de la catastrophe de mars dernier.
La deuxième usine de MOX à fermer
''Après la fermeture de l'usine de MOX de Dessel en Belgique, cette décision signifie que dans le monde seule la France va continuer à produire du MOX de manière industrielle, analyse Yannick Rousselet, chargé de campagne nucléaire pour Greenpeace, chargé de campagne nucléaire pour Greenpeace. C'est le mythe du nucléaire recyclable qui s'effondre un peu plus. La décision des Britanniques va dans le sens de l'histoire : l'énergie nucléaire décline''. Et de rappeler que ''les autorités japonaises et françaises ont reconnu que c'est le réacteur « moxé » qui posait le plus de problème à Fukushima. Ce combustible est un multiplicateur de risques de sa conception à son utilisation, dû principalement au fait qu'il impose une manipulation de plutonium, élément principal de la bombe atomique''.
Selon un représentant d'Areva (2) auditionné à l'Assemblée nationale quelques jours après l'accident, au contraire, ''opérer un réacteur avec du combustible MOX n'est pas plus dangereux qu'avec de l'uranium. Ce combustible a des caractéristiques différentes, les règles opératoires sont adaptées en conséquence et le niveau de sûreté est le même. Un combustible recyclé, c'est une bonne pratique".
Le MOX, combustible du futur EPR
Le MOX français est fabriqué dans l'usine Cogema à La Hague (Manche) et assemblé dans l'usine Melox de Cogema à Marcoule (Gard). ''Une partie est envoyée dans les vingt-deux réacteurs français ayant l'autorisation de carburer au MOX et une autre partie est renvoyée à l'usine de La Hague pour conditionnement avant exportation'', indique Greenpeace, qui précise qu'en ce moment même, une cargaison de MOX serait entreposée dans l'usine Areva de La Hague en attente de départ pour le Japon.
Si le combustible MOX (3) est utilisé dans les centrales EDF depuis 1987, les réacteurs à eau pressurisée qui n'ont pas été initialement conçus pour le plutonium ne peuvent accueillir que 30 % d'assemblages MOX contre 70 % d'assemblages traditionnels à l'uranium enrichi. En revanche, le futur EPR pourrait théoriquement en accueillir entre 50 et 100 %.