Le comité de bassin Loire-Bretagne a adopté définitivement son schéma directeur d'aménagement et de gestion des eaux (Sdage (1) ), jeudi 3 mars (avec 113 avis favorables, 43 défavorables et 16 abstentions). Après l'approbation par la préfète coordonnatrice du bassin, l'arrêté a été publié au Journal officiel du 03 avril.
Le Sdage fixe pour six ans les orientations de la politique de l'eau afin d'atteindre le bon état de chaque masse d'eau. La date limite pour cet objectif avait été initialement fixée par la directive-cadre sur l'eau (DCE) en 2015, avec toutefois des possibilités de report jusqu'en 2027 ou de dérogations.
Le bassin Loire-Bretagne s'est fixé comme cap l'atteinte du bon état écologique en 2027 pour 62 % de ses cours d'eau, 38 % de ses plans d'eau, 64 % pour ses eaux côtières et de transition. Il vise à cette date un bon état quantitatif pour 89 % de ses eaux souterraines.
Parmi les grands axes à suivre figurent une réflexion sur les aménagements des cours d'eau dans leur bassin versant, une réduction de la pollution par les nitrates, mais également par la pollution organique, phosphorée et microbiologique, par les pesticides ainsi que les micropolluants. Le Sdage intègre aussi la préservation des zones humides, de la biodiversité aquatique, du littoral et des têtes de bassin-versant. Il prévoit également de protéger la santé en protégeant la ressource en eau, de gérer les prélèvements d'eau de manière équilibrée et durable ou encore de faciliter la gouvernance locale et de renforcer la cohérence des territoires et des politiques publiques.
« Préserver l'eau et la partager est essentiel au développement économique de nos territoires. Nous ne pouvons pas être les uns contre les autres, nous devons montrer que nous sommes capables de faire ensemble », a indiqué Thierry Burlot, président du comité de bassin Loire-Bretagne.
C'est que l'élaboration de ce document n'a pas été un long fleuve tranquille et le document final en laisse certains sur leur faim. « Alors que nous sommes à la dernière étape du calendrier fixé par la directive-cadre sur l'eau pour l'atteinte du bon état écologique, le projet de Sdage 2022-2027 (2) ne réalise pas la rupture stratégique nécessaire pour répondre à ses propres ambitions et, ce, malgré de timides avancées (protection nappes, microbiologie... », considère ainsi Eaux et rivières de Bretagne. L'association déplore également la faible prise en compte de l'environnement et des milieux aquatiques dans d'autres outils comme la politique agricole commune, les plans d'action pour réduire les pesticides ou encore les schémas régionaux d'aménagement, de développement durable et d'égalité des territoires (Sraddet).