La communication "Énergie 2020" (1) définit les priorités de la politique européenne pour la décennie à venir. Le document de 21 pages, présenté le 10 novembre, retient cinq priorités : améliorer l'efficacité énergétique européenne, réaliser l'intégration des marchés européens de l'énergie, impliquer les consommateurs pour assurer une énergie sûre et abordable, placer l'Europe à la pointe de la recherche et de l'innovation et coordonner la politique énergétique à l'égard des pays tiers.
La Commission indique vouloir présenter "plusieurs initiatives et propositions législatives concrètes au cours des dix-huit mois à venir" afin de mettre en œuvre ces cinq objectifs. Par ailleurs, la communication fixe "le programme des débats qui auront lieu entre les chefs d'État et de gouvernement lors du premier sommet de l'Union européenne (UE) sur l'énergie, le 4 février 2011."
Réviser la directive sur la taxation de l'énergie
S'agissant des thèmes liés à l'environnement, la mise en œuvre de la politique européenne d'efficacité énergétique est le dossier le plus important et il apparaît en tête des priorités de la Commission. L'objectif est d'atteindre l'objectif d'amélioration de 20% de l'efficacité énergétique européenne d'ici 2020, objectif adopté en décembre 2008 dans le cadre du Paquet énergie climat. "Il est grand temps de passer des mots aux actes" car l'UE "est loin d'atteindre l'objectif fixé", peut-on lire à ce sujet.
Pour cela, la Commission identifie les transports et la mise en œuvre de l'efficacité énergétique dans le bâtiment comme "les deux secteurs offrant les meilleures possibilités d'économies d'énergie." Les services en charge de la politique énergétique européenne considèrent en particulier que la révision de la directive sur la taxation de l'énergie entraînerait des effets importants en matière d'efficacité à long terme. Par ailleurs, la Commission "proposera d'ici la mi-2011 des incitations à l'investissement et des instruments financiers innovants" afin d'aider les propriétaires immobiliers privés et publics à engager des travaux de réduction de la consommation des bâtiments. De même, la Commission souhaite encourager les acteurs publics à intégrer l'efficacité énergétique dans les critères des marchés publics. Enfin, en matière de sobriété énergétique dans l'industrie, les certificats d'énergie devraient être la base de la politique européenne.
Quatre priorités pour la recherche et l'innovation
Par ailleurs, la Commission avance quatre projets prioritaires en matière de recherche et d'innovation. Tout d'abord, elle souhaite développer "une initiative majeure" en matière de smart grid. L'objectif est d'associer, via un réseau électrique intelligent, les champs d'éoliennes du Nord de l'Europe aux fermes solaires du Sud, en passant par les sites de production hydroélectrique disséminés en Europe. Le deuxième axe concerne le stockage de l'électricité, que ce soit à grande échelle ou via les véhicules électriques. La Commission identifie notamment des besoins de recherche en matière de stockage hydraulique, de stockage via l'air comprimé, de batteries et d'hydrogène. Le troisième projet de recherche prioritaire est le "développement de la production d'agrocarburants durables à grande échelle, en tenant compte de l'étude en cours sur les
1.000 milliards d'euros d'investissement pour les infrastructures énergétiques
Au niveau de la politique internationale, la stratégie présentée par la Commission vise notamment à favoriser la collaboration internationale sur les énergies décarbonées. Ainsi, la Commission souhaite que soient établies des collaborations avec les pays émergents et que l'Europe s'implique dans les partenariats mondiaux. De même, la Commission souhaite lancer une coopération énergétique avec l'Afrique pour favoriser l'accès aux énergies vertes. En matière d'énergie nucléaire, l'UE ambitionne de faire en sorte que ses partenaires s'engagent à rendre contraignantes les règles de sécurité et de non prolifération établies par l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA).
S'agissant de l'unification du marché européen de l'énergie, la Commission propose de fixer à 2015 la date butoir pour la réalisation du marché intérieur de l'énergie. Par ailleurs, elle estime à 1.000 milliards d'euros les investissements à réaliser au cours de la décennie à venir pour améliorer les infrastructures du réseau énergétique et propose de simplifier et d'accélérer la procédure de délivrance des permis de construire pour ces travaux.