La réunion qui avait été ouverte le 21 août a réuni plus de 1.600 participants de 160 pays. Les participants comprenaient des délégués de gouvernements, des représentants du monde des affaires et de l'industrie, des organisations environnementales et des instituts de recherche.
Des avancées dans la réduction des GES et la protection des forêts
Les parties au Protocole de Kyoto ont avancé dans leurs travaux sur les outils et les règles permettant aux pays développés d'établir des objectifs ambitieux de réduction des émissions de gaz à effet de serre;delà de 2012, quand la première phase du Protocole de Kyoto aura expiré, a indiqué la CCNUCC.
Ce fut une réunion très importante et encourageante, a déclaré Yvo de Boer, secrétaire exécutif de la Convention des Nations unies sur les changements climatiques (CNUCC). Nous sommes encore sur les rails, le processus s'est accéléré et les gouvernements veulent sérieusement obtenir un résultat à Copenhague, a-t-il ajouté.
Certains pays ont fait des propositions pour financer la protection des forêts. Nous ne pouvons pas trouver une solution sur le changement climatique sans nous occuper de la déforestation, a souligné Yvo de Boer. Rappelons que la destruction des forêts tropicales est à l'origine de 20 % des émissions de gaz à effet de serre issues de l'activité humaine. Selon Reuters, l'Arabie saoudite a par exemple suggéré de lever un impôt sur l'industrie forestière, alors que le Tuvalu a proposé une taxation des billets d'avion et des transports.
Le PNUE a pour sa part fait état d'une progression des projets mécanisme pour un développement propre (MDP) en Afrique sub-saharienne notamment en République démocratique du Congo, à Madagascar, à Maurice, au Mozambique, au Mali et au Sénégal. Même si le nombre de projets en Afrique reste bas quand on le compare aux 3.500 projets MDP actuellement en cours dans le monde, une évolution est envisageable, a déclaré le PNUE. L'Afrique devrait ici bénéficier de près de 230 projets MDP d'ici 2012 à condition que les gouvernements parviennent à un nouvel accord plus ambitieux sur le climat en 2009.
De Boer a par ailleurs affirmé que les participants s'étaient mis d'accord sur la préparation d'un projet de texte en vue de la prochaine réunion, en décembre à Poznan (Pologne).
Un accord sur le climat encore ''loin d'être trouvé''
Malgré ces avancées, de nombreux délégués ont prévenu qu'un accord était encore loin d'être trouvé, en raison notamment des divergences sur le partage des responsabilités entre pays industrialisés et pays émergents.
L'organisation écologiste Greenpeace a estimé que les pourparlers n'allaient pas assez vite et a critiqué l'inertie du Japon, du Canada, de la Russie et de l'Australie. Le WWF s'est pour sa part alarmé des besoins des pays pauvres d'ici à 2030. Les besoins estimés en 2030 sont de l'ordre de 130 milliards de dollars par an. Il y a donc encore un déficit de 105 milliards, a souligné Donald Pols, directeur des finances internationales du WWF. M. Pols s'inquiète que l'Afrique ne suscite guère de velléités d'investissement, en partie parce que le continent émet moins de gaz à effet de serre en raison de sa pauvreté. Seulement un dollar sur les 24 dépensés pour réduire les émissions de gaz à effet de serre sert à aider les pays à s'adapter aux conséquences du changement climatique, des vagues de chaleur à la montée des eaux, a-t-il indiqué.
La réunion d'Accra était la troisième grande séance de négociations de la CNUCC cette année. Elle sera suivie d'une conférence sur le changement climatique à Poznan (Pologne) du 1er au 12 décembre et d'une série de réunions de négociations en 2009 avant la grande conférence à Copenhague.