Les Etats membres ont également rappelé que les préconisations du GIEC pour limiter la hausse des températures à 2°C prévoient une réduction des émissions de gaz à effet de serre de la part des pays en voie de développement. Cette réduction devrait atteindre entre 15 et 30% d'ici 2020 par rapport à la situation actuelle.
Principal point de blocage : le financement
Tout en rappelant ces objectifs de réduction, les ministres de l'environnement ont reconnu la nécessité d'aider financièrement ces pays en développement. Nous nous sommes entendus pour dire qu'il est de notre devoir de rechercher des moyens pour assurer des ressources financières pour aider les pays en voie de développement et les pays les plus pauvres, ainsi que les petits États insulaires aux risques les plus élevés, concernant leurs mesures de réduction et d'adaptation, a déclaré Martin Bursík.
Selon les évaluations de la Commission et la Convention-cadre de l'ONU sur les changements climatiques (UNFCCC), les investissements nécessaires pour les mesures d'adaptation dans les pays en voie de développement devraient se monter d'ici 2030 entre 23 et 54 milliards d'euro.
Cependant aucune mesure concrète n'a été formulée à l'occasion de ce conseil. La répartition de ces investissements fera l'objet de discussions futures, a précisé Martin Bursík.
Pour les associations de protection de l'environnement, ce report est risqué et bloque toutes les négociations : aujourd'hui, les pays riches attendent des engagements de limitation des émissions de la part des pays en développement… et ces derniers attendent un engagement pour le soutien, note avec le WWF.
Pourtant des options de financement ont été présentées : utilisation des recettes de la mise aux enchères des quotas d'allocations de CO2 ou encore définition d'un engagement financier annuel calculé selon les émissions par pays et la puissance économique. Les ministres n'ont même pas réussi à exprimer leur soutien… envoyant un signal déplorable aux pays en développement, regrette Karine Gavand, chargé de campagne Climat pour Greenpeace France.
Selon l'association écologiste, pour répondre aux besoins des pays en développement, les pays industrialisés devraient apporter une aide de 40 milliards d'euros par an pour des investissements dans des énergies propres, 30 milliards pour protéger les forêts et 40 milliards d'euros pour mitiger les impacts du changement climatique sur les pays en développement. L'Union Européenne devrait financer environ 1/3 de ce montant, soit environ 35 milliards d'euros par an d'ici à 2020.
Ce sujet essentiel pour les négociations internationales de Copenhague sera de nouveau débattu par les ministres des finances le 10 mars puis par les chefs d'Etat les 19 et 20 mars.