La baisse de la consommation d'électricité « semble ancrée dans les habitudes et pourrait, en se pérennisant, constituer un levier pour atteindre les objectifs de décarbonation et de souveraineté », a concédé, le 7 février, Thomas Veyrenc, directeur général du pôle économie, stratégie et finances de RTE. S'agirait-il d'un changement de paradigme dans le discours du gestionnaire du réseau de transport d'électricité ? Depuis 2021, celui-ci a toujours tablé sur une forte électrification des usages et une hausse de la consommation finale d'électricité dans les années à venir (mais concomitante à une réduction de la consommation d'énergie) dans ses bilans prévisionnels annuels.
Production en hausse et prix en baisse
Du reste, tous les feux sont revenus au vert en 2023. Après une année 2022 en berne, la production d'électricité est repartie à la hausse (+ 11 % en un an, soit 494 TWh), grâce à une accélération favorable des énergies renouvelables mais aussi une remontée des productions nucléaires (320 TWh, avec un taux de disponibilité de 63 %, au lieu de 279 TWh et 54 % en 2022) et hydraulique (58,8 TWh, soit + 18 %). Et ce, avec une production d'électricité à partir de charbon (0,8 TWh) et de gaz (44 TWh) parmi les plus basses.
Par conséquent, la France a retrouvé sa place de puissance exportatrice, avec un excédent positif de 50 TWh (pour un excédent négatif de 16,5 TWh en 2022). « La frontière ibérique est la seule sur laquelle le solde français est globalement importateur sur l'année 2023 », indique RTE, du fait du prix espagnol de l'électricité, le plus bas en Europe. En comparaison, le prix de l'électricité française sur les marchés de gros s'est positionné autour de 97 euros le mégawattheure (276 €/MWh en 2022).