Le 21 septembre, les villes de New York, Paris et Poitiers, ainsi que l'association Amnesty International France, ont annoncé rejoindre la coalition d'associations et de collectivités qui poursuivent TotalEnergies en justice pour ses manquements à la loi sur le devoir de vigilance du 27 mars 2017 en matière de lutte contre le changement climatique. Ce sont désormais seize collectivités (1) et six associations (2) qui sont impliquées dans l'action en justice, lancée en janvier 2020, contre la multinationale par l'association Notre Affaire à tous, notamment.
« Sans un réel changement de comportement des multinationales fossiles comme Total et d'autres entreprises fortement émettrices, les trajectoires nécessaires à la limitation des impacts du changement climatique ne pourront pas être respectées. Pour ce faire, les injonctions des juges combinées au renforcement des obligations incombant aux entreprises, telles que la proposition de directive européenne sur le devoir de vigilance des multinationales, deviennent indispensables », indique l'ONG dans un communiqué.
L'objectif du collectif est donc de contraindre, devant le tribunal judiciaire de Paris, le groupe pétrolier à « rehausser (ses) ambitions climatiques ». Les associations et les collectivités enjoignent TotalEnergies de reconnaître les risques générés par ses activités et de s'aligner sur une trajectoire compatible avec une limitation du réchauffement climatique à 1,5°C.
« En contradiction frontale avec son ambition affichée de devenir "neutre en carbone en 2050", TotalEnergies persévère dans l'exploration pétrogazière et continue de consacrer près de 80 % de ses investissements au développement des énergies fossiles, représentant encore 90 % de son activité », dénonce le collectif.
De son côté, contacté par Le Parisien, le groupe pétrolier dit regretter la démarche contentieuse et « considère que son engagement concret et massif dans les énergies renouvelables et l'électricité apporte une réponse bien plus efficace à l'enjeu climatique que [cette] voie ».
En juillet 2022, Notre Affaire à tous a épinglé 27 multinationales françaises – dont TotalEnergies, Bouygues, BNP Paribas, Société générale ou Casino – pour non-respect de la loi sur le devoir de vigilance de 2017 en matière climatique.