« La rentabilité n'est pas un facteur déterminant lors de l'affectation de fonds publics à des mesures en faveur de l'efficacité énergétique des bâtiments résidentiels ». C'est, en résumé, le constat réalisé par la Cour des comptes européenne après avoir étudié les programmes financés par l'UE dans cinq États membres (la Bulgarie, la Tchéquie, l'Irlande, l'Italie et la Lituanie). Or selon les auditeurs, il faudrait que chaque euro soit investi dans des travaux réellement efficaces avec des économies d'énergie à la clef.
Dans leur rapport (1) , les auditeurs épinglent surtout les autorités nationales des États membres, qui, selon eux, ne sélectionnent pas les projets les plus rentables : « Elles ne déterminent pas toujours la consommation d'énergie initiale, les économies d'énergie potentielles et les besoins d'investissement. En outre, les autorités nationales n'encouragent pas les rénovations lourdes alors qu'elles auraient les moyens de le faire, par exemple en rehaussant le taux d'aide pour ces travaux. » Par conséquent, la Cour des comptes recommande aux États de mettre au point des programmes d'aides qui prévoient la planification et le ciblage des investissements, des procédures de sélection des projets au lieu du principe du « premier arrivé, premier servi », et le suivi de la progression vers les objectifs d'efficacité énergétique de l'Europe.
Pour la période 2014-2020, l'UE a alloué environ 14 milliards d'euros à l'amélioration de l'efficacité énergétique des bâtiments, dont 4,6 milliards d'euros aux bâtiments résidentiels. À cette somme s'ajoutent 5,4 milliards d'euros de cofinancement national affectés par les États membres à l'amélioration de tous types de bâtiments, dont environ 2 milliards pour les bâtiments résidentiels.