La Cour constitutionnelle belge a annulé, jeudi 5 mars, la loi de 2015 qui autorisait la prolongation de l'activité des réacteurs nucléaires 1 et 2 de Doel, situés près d'Anvers. Cette décision intervient après que la Cour de justice de l'Union européenne ait estimé, en août 2019, que la décision d'allonger la durée de vie de ces réacteurs aurait dû être précédée par des évaluations environnementales.
Pour rappel, les réacteurs 1 et 2 de cette centrale, exploitée par Electrabel, une filiale d'Engie, devaient à l'origine cesser de fonctionner en 2015, soit quarante ans après leur mise en service. La loi de juin 2015 reportait de dix ans la fin de leur exploitation. En 2025, date de fermeture prévue par cette loi, ils auraient été en service depuis 50 ans.
Cette annulation ne signe pas pour autant la fin d'exploitation de ces deux réacteurs. La Cour constitutionnelle a maintenu les effets de la loi de 2015 jusqu'au 31 décembre 2022. D'ici là, une étude d'incidences environnementales, une enquête publique et une consultation transfrontalière devront être réalisées afin que les réacteurs puissent poursuivre leur activité.
« C'est une victoire européenne », s'est réjouie Michèle Rivasi, députée au Parlement européen et co-fondatrice de la Commission de recherche et d'information indépendantes sur la radioactivité (CRIIRAD). « Il sera compliqué, à l'avenir, de prolonger la durée de vie d'une centrale nucléaire sans réaliser d'étude d'impacts et des consultations publiques », estime-t-elle.