À l'occasion d'un déplacement sur la presqu'île de Crozon, Nicolas Sarkozy, le Président de la République, a estimé qu'en ce qui concerne les algues vertes, "il serait absurde de désigner des coupables, de montrer du doigt les agriculteurs qui font d'énormes progrès en la matière." Selon Nicolas Sarkozy, "les agriculteurs ne sont pas coupables de choix économiques qui ont été faits il y a longtemps."
"Les agriculteurs sont les premières victimes du non-respect des règles environnementales" a estimé le président, jugeant qu'"opposer agriculture et environnement n'a pas de sens."
"Il y aura toujours les intégristes qui vont protester et on n'entend qu'eux [et] plus c'est excessif, plus on leur donne la parole", a-t-il estimé.
L'association environnementale Eau et rivières de Bretagne qualifie les propos du Président de "profondément décevants" et déplore "l'absence de tout représentant associatif à la table ronde monopolisée par les seuls défenseurs locaux de l'agriculture productiviste."
Méconnaissance du problème
Par ailleurs, Nicolas Sarkozy a promis que l'Etat continuerait les ramassages d'algues vertes et qu'il soutiendrait les projets de méthanisation agricole pour réduire les rejets d'azote à l'origine de leur prolifération.
Cependant, pour Eau et rivières de Bretagne, "en laissant croire, contrairement à l'avis du conseil scientifique, que la méthanisation du lisier, qui ne supprime pas l'azote, permettrait d'éradiquer les marées vertes, le Président de la République méconnaît un problème vieux de 40 ans, abuse l'opinion et rend un bien mauvais service à la protection du littoral."
Selon le bilan régional de la préfecture de Bretagne, la Région connaît en ce début d'été des échouages importants d'algues vertes. En effet, les volumes ramassés sur les plages fin juin étaient plus élevés qu'en 2010 à la même période : 20.000 m3 environ contre 13.000 m3. Par ailleurs, le 30 juin 2011, a été adopté le projet de la Lieue de Grève, prévu par le Plan national de lutte contre les algues vertes.