Elle a été accordée jusqu'au 15 mai 2009 et à des conditions restrictives et sous réserve d'un renforcement du suivi de son utilisation, après un avis favorable de l'Agence Française de Sécurité Sanitaire des Aliments (AFSSA) en date du 14 novembre 2008, indique un communiqué du ministère.
Le ministère assure que ses conditions de fabrication seront strictement encadrées. Un renforcement des conditions d'enrobage des semences devrait être précisé par un arrêté ministériel et l'usage de l'insecticide sur une même parcelle est autorisé une année sur trois. Par ailleurs l'agriculteur devra mettre en place des déflecteurs sur les semoirs afin de limiter les émissions de poussières lors des semis.
Le protocole de suivi sera poursuivi et renforcé et notamment étendu à 6 régions (Midi-Pyrénée, Rhone-Alpes, Aquitaine, Alsace, Poitou-Charentes et Limousin) au lieu de 3 l'année dernière. Le pilotage de ce protocole sera assuré par un comité placé auprès du cabinet du ministre, associant toutes les associations qui le souhaiteront dans le cadre d'un suivi régulier et transparent. L'autorisation sera immédiatement suspendue si les éléments de suivi ou toute circonstance particulière le justifiaient, précise le communiqué du ministère.
De manière à intensifier les expertises, Gérard Venereau, membre de la brigade nationale d'enquête vétérinaire, sera chargé de collecter, harmoniser et centraliser toutes les observations permettant de déterminer les raisons de la mortalité de ruchers. L'Institut National de la Recherche Agronomique devra également faire le bilan de l'état des recherches sur les méthodes agronomiques alternatives et évaluer les pratiques des autres pays européens pour lutter contre le taupin. Les résultats de cette étude sont attendus dans un délai de trois mois, indique le ministère. Enfin, à l'occasion du renouvellement de son comité d'experts spécialisé sur l'évaluation des produits phytosanitaires, les associations de protection de l'environnement et les représentants de la profession apicole, pourront proposer des candidatures d'experts apidologues à l'Agence Française de Sécurité Sanitaire des Aliments.
Opposés à cette autorisation, les apiculteurs et plusieurs associations de défense de l'environnement avaient organisé une journée d'action, le 3 décembre dernier demandant à Michel Barnier de ne pas renouveler l'autorisation de cet insecticide. France Nature Environnement qui étudie actuellement les possibilités d'action en justice, a en outre, lancé une pétition en ligne, demandant l'interdiction immédiate du Cruiser et l'application sans retard du plan Ecophyto 2018. Cette pétition sera envoyée au Ministre de l'agriculture, au moment de l'Assemblée générale de France Nature Environnement, le 14 mars 2009.