Ce mardi 28 févier, à l'occasion du Salon international de l'agriculture à Paris, le gouvernement a convaincu trois des plus importantes interprofessions agricoles de s'engager dans une nouvelle démarche de décarbonation. L'association interprofessionnelle des céréaliers, Intercéréales, a signé un accord avec les ministères de l'Agriculture, de la Transition écologique et de la Transition énergétique pour contribuer à la coconstruction d'une feuille de route en la matière. Cette dernière devra s'atteler à réduire les émissions de la filière des grandes cultures et être finalisée avant la fin de l'année 2023. Le Centre national interprofessionnel de l'économie laitière (Cniel) et l'Association interprofessionnelle du bétail et des viandes (Interbev) en ont fait de même pour les filières d'élevage de ruminants.
Ces feuilles de route doivent déterminer les leviers de décarbonation à actionner de la part des fournisseurs d'intrants jusqu'à la transformation des produits céréaliers en produits finis, en passant par l'exploitation des cultures. S'agissant de l'élevage, les professionnels devront également optimiser l'alimentation des animaux et la gestion des déjections. Le tout doit permettre au secteur agricole de réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 19 % d'ici à 2030, puis de 46 % d'ici à 2050 (par rapport à 2015). À titre de comparaison, d'après les chiffres compilés en 2022 par le Réseau Action Climat (RAC) en 2022, le secteur agricole a dépassé son plafond d'émissions pour 2021 (81,2 millions de tonnes de carbone sur 80), fixé par la Stratégie nationale bas carbone (SNBC), malgré une réduction progressive depuis 2015. Le Cniel assure cependant être parvenu à réduire les émissions de la filière laitière de 24 % entre 1990 et 2010, en suivant sa propre initiative de décarbonation intitulée « Ferme laitière bas carbone ».