Sont déclarés d'utilité publique, sur une longueur d'environ 48 kilomètres, les travaux de construction de l'autoroute A45 entre Saint-Etienne dans le département de la Loire et Lyon dans le département du Rhône, a indiqué cet arrêté daté du 16 juillet et signé par le Premier ministre François Fillon, le ministre de l'Ecologie, de l'énergie, du développement durable et de l'aménagement du territoire, Jean-Louis Borloo et le secrétaire d'Etat aux Transports Dominique Bussereau.
Le futur axe reliant les deux agglomérations représentant une population de 2,5 millions d'habitants, pourrait voir le jour à partir de 2015, moyennant un investissement compris entre 1,1 et 1,3 milliard d'euros.
Un raccordement avec l'actuel A47 qui relie les deux agglomérations via Givors, est prévu au niveau de Saint-Chamond (Loire).
Rappelons que dans le cadre du Grenelle, le gouvernement s'était engagé au gel des nouvelles routes et autoroutes, hormis les cas de sécurité et de congestion, ou d'intérêt local. Selon les organisations écologistes, le projet de l'A45 pourrait entraîner la destruction et le morcellement des milieux naturels, les atteintes à des espèces protégées, les pollutions et la fragilisation de l'agriculture périurbaine.
Outre les élus de la Loire, les milieux économiques emmenés par la CCI de Saint-Etienne/Montbrison se sont également fortement mobilisés contre ce projet.
Les élus et associations préconisent une solution alternative consistant à moderniser l'A47 et à privilégier le développement du ferroviaire.
Pour la fédération France Nature Environnement (FNE), l'autoroute existante A47 doit être requalifiée pour être sécurisée et pour fluidifier le trafic. Les capacités des trains TER Lyon-Saint-Etienne et la qualité des services sont à augmenter.
La FNE, avec sa fédération régionale la FRAPNA, l'Association de Sauvegarde des Coteaux du Lyonnais (SCL), l'association de sauvegarde des Coteaux du Jarez (SCJ) et le collectif DARLY (se Déplacer Autrement en Région Lyonnaise) considèrent que l'A45, conçue à l'époque où le baril de pétrole était à moins de 30 dollars alors qu'il dépassera 200 dollars d'ici la fin 2008, est un projet du siècle passé qui peut et doit être abandonné.
Article publié le 18 juillet 2008