Après sa fraude aux tests d'émissions de polluants pour ses véhicules diesel produits aux Etats-Unis, révélée en septembre 2015, le constructeur allemand Volkswagen a accepté de verser 14,7 milliards de dollars de dédommagements, a annoncé le 28 juin le département de la Justice américain lors d'une conférence de presse. Selon le quotidien britannique The Guardian (1) , l'accord prévoit 10 milliards de dollars pour indemniser 500.000 automobilistes américains touchés, propriétaires de voitures diesel de 2 l. Auxquels s'ajoutent une amende de 2,7 milliards de dollars à l'Agence américaine de protection de l'environnement (EPA) et 2 milliards de dollars d'investissements pour soutenir les technologies d'émissions propres.
Le département de la Justice et l'EPA avaient déposé plainte en janvier dernier contre le groupe devant un tribunal civil du Michigan. Le constructeur reste visé par l'enquête pénale en cours du département de la Justice et d'autres plaintes.
Et les automobilistes européens ?
En France, 940.000 véhicules truqués seraient concernés. Une instruction judiciaire a été ouverte par le parquet de Paris en février dernier. "Alors qu'aux Etats-Unis, chaque propriétaire floué par Volkswagen va toucher 5.000 dollars, pour l'heure les acheteurs européens ne devraient pas toucher un centime comme s'amuse à le claironner le président de Volkswagen France à la radio", a fustigé l'eurodéputée écologiste Karima Delli, vice-présidente de la commission d'enquête du Parlement européen sur les émissions polluantes des véhicules. "Si Volkswagen tient vraiment à se sortir de ce scandale par le haut, le groupe devrait commencer par traiter les consommateurs européens et américains sur un pied d'égalité", a-t-elle ajouté.
Un avis partagé par l'association de consommateurs CLCV qui a également déposé plainte contre le constructeur pour tromperie aggravée et pratiques commerciales déloyales. "La peur des conséquences économiques beaucoup plus importantes aux Etats-Unis a poussé le groupe automobile à prendre en considération la demande des consommateurs. Pour les Européens qui subissent le même préjudice, rien d'autre que la mise aux normes n'est prévu", a dénoncé la CLCV.