Vivre dans un environnement rural peu dense n'empêche pas de construire des projets liés à l'hydrogène cohérents. Très vaste, c'est même l'un des plus grands du pays, le département de la Dordogne compte un peu plus de 400 000 habitants, seulement, et très peu de grandes agglomérations susceptibles d'utiliser ce vecteur d'énergie. Avec l'objectif de commencer à décarboner sa flotte de véhicules, tout en favorisant sa souveraineté énergétique, le conseil départemental de Dordogne s'est pourtant lancé dans une expérimentation de production et d'usage de l'hydrogène.
« C'est justement sa ruralité qui fait de la mobilité un élément clé, souligne Philippe Lauret, président du cabinet d'études Enooia, assistant à maîtrise d'ouvrage sur ce projet. Beaucoup d'acteurs locaux sont très motivés sur le sujet. » L'originalité du concept du Département est de coupler, à des fins de mobilité, la production d'hydrogène vert alimenté par des énergies renouvelables locales à celle du méthane. Celui-ci proviendra de la méthanation réalisée à partir de l'hydrogène fabriqué sur le territoire et du CO2 formé dans le méthaniseur de la centaine d'éleveurs de la Cuma du Bergeracois. À raison de quelque 10 000 MWh produits par an, le gaz sera injecté dans le réseau de GRDF, à partir de 2025 ou 2026.