Selon un nouveau rapport de l'Agence internationale pour les énergies renouvelables (Irena), doubler la part des ENR dans le bouquet énergétique mondial à l'horizon 2030 permettrait de réaliser une économie annuelle de quelques 4200 milliards de dollars américains – soit, selon l'Irena, un montant 15 fois supérieur à leurs coûts.
"Le rapport REmap démontre qu'il s'agit non seulement de la voie la plus économique, mais également de celle qui fait preuve de la plus grande conscience sociale et environnementale. Elle permettrait en outre de créer des emplois, de sauver des millions de vies grâce à la réduction de la pollution atmosphérique, et d'ouvrir la voie pour limiter le réchauffement de la température mondiale à 2 degrés, comme convenu lors de la conférence de Paris", estime Adnan Z. Amin, directeur général de l'Irena.
Multiplier par six le déploiement annuel des Enr
Dans cette deuxième édition de son rapport mondial (1) , l'Irena élargit son analyse à 40 pays représentant 80% de la consommation énergétique mondiale. Selon cette étude, les énergies renouvelables sont d'ores et déjà en passe de générer environ 30% de l'électricité produite dans le monde à l'horizon 2030 (contre 23% actuellement). Si leur part dans le bouquet énergétique double, les Enr pourraient fournir plus de la moitié de l'électricité mondiale à cette échéance. La part des énergies renouvelables tendrait également à s'accroître dans des domaines à fort potentiel de croissance où elles demeurent à ce jour sous-utilisées : les transports, la construction et l'industrie.
En l'état actuel, les programmes nationaux ne permettent aux énergies renouvelables d'atteindre qu'une part de 21% dans le bouquet énergétique mondial d'ici 2030. Pour doubler ce niveau, l'Irena calcule que le déploiement annuel des EnR devrait être multiplié par six et devrait s'accompagner d'un investissement annuel moyen de 770 milliards de dollars. La réalisation de cet objectif entraînerait une augmentation annuelle des coûts du système énergétique mondial d'environ 290 milliards de dollars par an d'ici 2030, mais les économies générées par ce doublement seraient près de 15 fois supérieures à leurs coûts notamment en raison de la réduction des dépenses liées à la pollution atmosphérique et au changement climatique. Cette évolution serait assortie de la création de quelque 24,4 millions d'emplois dans le secteur des énergies renouvelables d'ici à 2030, contre 9,2 millions en 2014.