Quarante trois pourcents des artisans du bâtiment interrogés (1) considèrent le principe de l'éco-conditionnalité et du RGE comme une contrainte en 2015, selon le baromètre Ipsos du CerFrance (2) (cabinet de conseil et d'expertise comptable). En revanche, ils sont 26% à voir ce dispositif comme une opportunité et 20% ne se prononcent pas. Cette perception a évolué : en 2013, ils étaient 31% à le juger comme une opportunité, 18% comme une contrainte et 49% ni l'un ni l'autre. Instauré pour améliorer la qualité de travaux de rénovation des bâtiments (3) , ce dispositif s'est attiré les foudres d'artisans du fait de ses conditions de mise en œuvre. Le collectif "RGE… Pas comme ça" a notamment lancé des actions en justice contre le décret du 16 juillet 2014 qui l'instaure.
Des réflexions sont en cours. L'entrée en vigueur de l'éco-conditionnalité des certificats d'économie d'énergie (CEE), initialement prévu au 1er janvier 2015, a finalement été reportée par le ministère de l'Ecologie. Un report demandé par les fédérations professionnelles.
L'éco-conditionnalité non pourvoyeuse d'emplois
Concernant l'emploi, 75% des personnes interrogées considèrent que l'entrée en vigueur de l'éco-conditionnalité ne se traduira pas (50% certainement pas et 25% probablement pas) par de nouvelles embauches dans les deux prochaines années. Cette proportion était sensiblement la même en 2013 (57% certainement pas et 27% probablement pas).
Selon le sondage, de 2010 à 2013, la part d'entreprises déclarant déjà effectuer des chantiers d'éco-construction a progressivement diminué passant de 40% en 2010 à 35 % en 2013 et restant stable en 2015. A l'inverse, une proportion plus importante d'artisans assurent attendre le plus longtemps possible avant d'effectuer ce type de chantier : de 28% en 2010, ils ont atteint les 37% en 2013 puis 32% en 2015. La part estimant la réalisation de ce type de chantier d'ici un ou deux ans reste en revanche sensiblement stable (23% en 2010, 26% en 2012, 21 en 2013 et 23% en 2015).
Les obstacles selon les sondés ? La faible demande venant des acheteurs (53% en 2015 et 50% en 2013), la difficulté à obtenir des aides financières suffisantes (32% en 2015 et 25% en 2013), le manque de formation et d'accompagnement (28% en 2015 et 25% en 2013) ou la nécessité d'investir dans de nouveaux équipements (25% en 2015 et 23% en 2013).