Après avoir profité, en janvier 2004, de la nouvelle directive du code des marchés publics pour prendre en compte l'environnement dans l'attribution des marchés, c'est en 2005 que la Ville de Limeil-Brévannes a lancé le projet et la construction du futur groupe scolaire assistée du Bureau d'Etudes Tribu et d'un assistant à maîtrise d'ouvrage Auris. L'appel d'offres a été lancé en mai 2006 pour permettre le commencement des travaux en septembre 2006. Une « Charte Chantier à faibles nuisances » a été intégrée au dossier de consultation des entreprises : il leur a été demandé de prendre les mesures techniques pour limiter les nuisances de voisinage, la pollution du sol et de l'air, limiter les déchets et optimiser leur valorisation.
Imaginé par le cabinet d'architecte Goldstein, le groupe scolaire se composera de 5 maternelles de plain-pied permettant de disposer d'un jardin de classe et de 7 classes élémentaires situées au 1er étage, qui bénéficieront d'une cour de récréation de 800 m2 en terrasse. Les matériaux utilisés ainsi que le type de construction choisis permettront une consommation en énergie réduite. Le système d'isolation, l'exposition du bâtiment, l'utilisation de matériaux spécifiques pour la construction seront tels que le fonctionnement du futur groupe scolaire se fera sans dégagement de gaz polluants, indique la ville. En effet, concernant l'orientation du bâtiment, il sera principalement orienté vers le sud pour couvrir, en hiver, une partie des besoins de chauffage grâce à la chaleur du soleil. L'orientation sud-sud-est des classes optimisera la protection solaire en été et les apports solaires en hiver.
De plus, il sera très bien isolé : isolation des murs par 18 cm de laine minéral et triple vitrage anti-émissif avec gaz rare et occultation ou avec une lame ventilée avec store incorporé, dans des huisseries bois. Le bâtiment recevra également une toiture végétalisée de 5 à 8 cm de terre. Outre un aspect visuel non négligeable, cette toiture contribuera à l'isolation de l'enveloppe du bâtiment et retardera l'écoulement des eaux de pluies. 14 cm de polyuréthane composeront également la toiture dont l'isolation par l'extérieur sera forte grâce à la rupture des ponts thermiques. Le coefficient de déperdition conductive de l'enveloppe globale du bâtiment est estimé à U bât< 0,4 W/m2°C, estime la ville. Les locaux possèderont des larges baies vitrées qui permettront de limiter l'éclairage électrique et de favoriser la lumière naturelle.
Dans les classes, une double orientation de la luminosité, permettra un éclairage des 2 côtés. Il n'y aura alors pas de coin sombre notamment au fond de la salle, précise la ville.
Concernant la ventilation, le groupe scolaire sera équipé d'un système double flux qui permettra de récupérer toute la chaleur contenue dans l'air avant de la rejeter à l'extérieur. Dans les salles à activités variables (bibliothèque, salle polyvalente, salle d'activités...), des détecteurs de CO2 permettront une aération optimale du bâtiment en entraînant une rotation du moteur des 2 ventilateurs (air entrant et air extrait).
Le chauffage des pièces sera assuré par des pompes à chaleur qui puiseront une partie de leur énergie dans la chaleur du sol et l'eau chaude sanitaire sera fournie, pour les trois quarts, par 30 m2 de capteurs solaires installés en toiture.
Le peu d'énergie dont l'école aura besoin sera couvert par 700 m2 de cellules solaires « photovoltaïques » installées en toiture, dont la puissance est estimée à 80 kWc. L'énergie solaire thermique produite par les panneaux solaires thermique sera directement utilisée pour les besoins de l'école (préparation de l'eau chaude, chauffage des espaces par gain direct grâce aux baies vitrées), et indirectement pour fournir de l'électricité qui pourra être revendue sur le réseau public de distribution d'électricité. Cette «production énergétique» se traduira sur une année en un bilan énergétique positif, tant en termes de kWh que de facture d'électricité : chaque année l'école produira et revendra à EDF plus d'énergie qu'elle n'en utilisera. Selon la ville, elle produira 70.000 kWh/an par an pour un besoin estimé à 65.000 kWh/an .
Par ailleurs, des revêtements de sol perméables permettront de réalimenter les nappes à chaque pluie, et l'école récupérera les eaux de pluie pour assurer l'arrosage des espaces verts. Des lampes à très faible consommation énergétique seront également installées. Quant aux déchets, ils seront regroupés le long de la cour de service, dans des locaux accessible aux véhicules de collecte.
Le contrôle des nuisance sonore vis à vis des résidences voisines en phase d'exploitation et au cours du chantier a également été prévu et un système d'accompagnement à pied, encadré par des adultes, sera organisé depuis les logements des enfants afin de limiter les accompagnements quotidiens en voiture.
Le coût total de l'opération est estimé à 7 millions d'euros. L'introduction des normes Haute Qualité Environnementale dans ce type de construction a engendré un surcoût de 30% supérieur à celui d'un bâtiment classique dont la moitié a été pris en charge par l'ADEME, indique la ville de Limeil-Brévannes.
Au cours de l'année de sa construction, les enfants des écoles maternelles et élémentaires de Limeil-Brévannes pourront suivre, sous la tutelle des différents experts et intervenants, des ateliers de sensibilisation et de présentation technique. Cette démarche de sensibilisation sera également proposée aux habitants de la Ville par le biais d'une visite sur site, ainsi que par une exposition en mairie. Un exemple à suivre !