Le Forum pour l'investissement responsable (FIR) et l'Institut national de l'économie circulaire (Inec) viennent de publier une étude (1) sur les pratiques en matière d'économie circulaire au sein des 120 plus grandes entreprises françaises cotées (SBF 120). Quarante-trois d'entre elles, réparties dans neuf secteurs, ont répondu à un questionnaire envoyé début 2022 et portant sur cinq axes de leur politique d'économie circulaire : définition, gouvernance, process, formation et indicateurs.
Parmi les 43 entreprises répondantes, l'étude constate qu'une grande majorité ont intégré le recyclage, l'écoconception, l'allongement de la durée d'usage, « mais que l'écologie industrielle et territoriale ou encore l'économie de la fonctionnalité ne sont intégrées que par une minorité des entreprises répondantes dans leurs définitions (respectivement 37 % et 47 %) ».
Si les entreprises interrogées donnent souvent des indicateurs de mesure renseignant sur le niveau de circularité dans leurs opérations ou leurs activités (proportion de biens recyclés, réutilisables, écoconçus, pourcentage de réduction de la consommation d'une ressource…), moins d'un quart (neuf) est en mesure de communiquer sur la part de son chiffre d'affaires lié à l'économie circulaire. « Pourtant, une telle donnée sera probablement requise dans le cadre de l'évolution de la taxonomie européenne dans les années à venir et serait très utile aux investisseurs », pointent le FIR et l'Inec. « Beaucoup reste à faire pour une bascule vers des modèles d'affaires entièrement circulaires », constatent-ils.
Par ailleurs, la moitié des entreprises répondantes évoque la stratégie d'économie circulaire au sein du conseil d'administration « parmi les sujets de durabilité et non comme un enjeu stratégique en tant que tel ». De même, peu d'entreprises (30 % des répondants) mentionnent, parmi les critères de détermination de la rémunération variable à court ou long termes des dirigeants, des critères portant explicitement sur l'économie circulaire (réduction des consommations de ressources, valorisation des déchets, réduction des emballages…).