Le Canard Enchaîné de ce mercredi 24 août rapporte que l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a constaté des "écarts" et des "faiblesses" lors d'une visite d'inspection du site de construction du réacteur EPR de Flamanville.
L'hebdomadaire satirique se base sur un document, appelé "lettre de suite d'inspection des installations nucléaires", résumant les conclusions et remarques de l'ASN à l'issue d'une visite d'inspection effectuée du 1er mars au 10 mai 2011. Le document de 22 pages (1) a été envoyé le 24 juin 2011 par Jean-Luc Lachaume, directeur général adjoint de l'ASN, à la direction de la production ingénierie d'EDF. Bien que publié sur le site de l'Autorité, la lettre est passée inaperçue, probablement du fait de son titre abscons (2) , jusqu'à ce que le palmipède mette une patte dessus.
La principale conclusion de la lettre stipule qu'"au vu des écarts et faiblesses constatés […] l'ASN estime qu'EDF devra faire des efforts importants pour démontrer la qualité finale de la construction de Flamanville 3 conformément aux exigences [réglementaires], les processus de fabrication et de définition des exigences de fabrication étant le plus souvent menés en parallèle et non en série comme le requiert l'arrêté". Treize constats d'écart sont relevés par l'Autorité qui émet par ailleurs une liste de 42 demandes.
Réponse partielle d'EDF
"L'ASN a demandé à EDF qu'aucune action irréversible ne soit engagée avant que la qualité de la fabrication de ces matériels (3) n'ait été démontrée", a confirmé à l'AFP Thomas Houdré, directeur des centrales nucléaire à l'ASN, ajoutant qu'"EDF ne peut pas monter ces systèmes-là sur le chantier de Flamanville avant d'avoir apporté l'ensemble des garanties".
De son côté, EDF a indiqué à l'agence de presse que ce document participait des échanges "réguliers" entre le maître d'ouvrage et l'ASN. L'électricien indique par ailleurs avoir en partie répondu à l'Autorité le mois dernier "sur certains points clés" de la lettre et s'apprête à compléter sa réponse d'"ici la fin de semaine". Thomas Houdré a confirmé qu'EDF "a apporté des réponses partielles".