Après de longues négociations, EDF et Areva ont finalement signé le 30 juillet un protocole d'accord de projet de partenariat. Ce "projet de protocole non engageant signé (…) a été approuvé par les Conseils d'administration des deux entreprises. Conformément aux orientations fixées par l'Etat, le nouveau rapprochement entre EDF et Areva sera de nature à améliorer l'efficience de notre coopération et à accroître les chances de succès de nos grands projets nucléaires à l'international", a souligné Jean-Bernard Lévy. Le Président-Directeur Général d'EDF évoque une coopération renforcée dans la recherche et développement, la vente de nouveaux réacteurs à l'export, l'entreposage de combustibles usés et le démantèlement.
Concernant l'acquisition par EDF d'AREVA NP (1) , la prise de participation d'EDF envisagée serait de 51% à 75%. Celle d'Areva resterait à hauteur d'un maximum de 25% dans le cadre d'un partenariat stratégique (avec potentiellement la participation d'autres partenaires minoritaires). Enfin, une nouvelle société conjointe serait créée pour la conception, gestion de projets et commercialisation des réacteurs neufs (détenue à hauteur de 80% par EDF et de 20% par AREVA NP). Selon Areva, cette cession d'AREVA NP lui apporterait "un montant estimé à 2 milliards d'euros (2) à la date de réalisation de l'opération (hypothèse à 75 %) ".
Sur la question des contentieux entre Areva et l'électricien finlandais TVo concernant la construction de l'EPR à Olkiluoto (OL3), "le protocole stipule qu'EDF, AREVA NP et leurs filiales seront totalement immunisés contre tout risque lié au projet ". Toutefois, selon le bilan des résultats semestriels d'Areva, "la finalisation de l'opération resterait notamment soumise à l'issue favorable des vérifications en cours concernant la conformité de la cuve de Flamanville 3 et la définition des modalités permettant de préserver EDF de tout risque lié au projet OL3".
3.000 à 4.000 suppressions de postes
"Il est question de 3.000 à 4.000 suppressions de postes parmi les salariés français d'Areva (et quid des sous-traitants ?), s'interroge dans un communiqué le Réseau Sortir du nucléaire. Alors qu'il n'est pas question qu'Areva réduise ses activités, on peut légitimement s'interroger sur les impacts à venir sur la dégradation de leurs conditions de travail et, in fine, sur la sûreté des installations (3) . Il faut craindre que les économies qu'est censée réaliser Areva ne se traduisent par des économies sur la maintenance".
EDF devrait remettre une offre ferme au dernier trimestre 2015 pour une concrétisation de l'accord au second semestre 2016, "sous réserve notamment de l'approbation des autorités compétentes, en matière de contrôle des concentrations".