Vendredi 17 juin, s'est tenue la première réunion des groupes de travail de la Table ronde nationale sur l'efficacité énergétique annoncée le 31 mai 2011 par Nathalie Kosciusko-Morizet. Présentée comme un "Grenelle modifié élargi", la Table ronde doit permettre d'élaborer "des mesures concrètes et partagées permettant d'alléger la facture d'énergie des ménages, de rendre les entreprises plus compétitives, de créer de l'emploi et d'améliorer l'efficacité de l'État et des collectivités territoriales."
Collèges : et de sept !
Reprenant l'organisation du Grenelle de l'environnement, sous forme de collèges représentatifs, la Table ronde proposait un élargissement en incluant les associations de consommateurs et d'usagers. L'objectif est notamment de tenir compte des propositions de ces associations visant à lutter contre la progression de la précarité énergétique.
Un sixième collège "Consommateurs et usagers" vient donc s'ajouter aux collèges "Collectivité territoriales", "Employeurs", "État", "ONG environnement" et"Salariés". Huit associations y participent : le Collectif français des associations d'éducation à l'environnement et au développement durable (CFEEDD), l'association Consommation logement cadre de vie (CLCV), la Fédération nationale des associations d'usagers de transport (FNAUT), la Fondation Abbé Pierre, l'Union fédérale des consommateurs (UFC Que choisir), l'Union nationale des centres communaux d'action sociale (UNCASS), l'Union nationale des associations familiales (NAF) et l'Union sociale pour l'habitat (USH).
Par ailleurs, la présentation des collèges réserve une surprise. En effet, ce ne sont pas six collèges qui représenteront les acteurs de la société française, comme annoncé par la ministre fin mai, mais sept collèges. Le septième collège, nommé "Personnalités qualifiées", regroupe trois représentants des institutions financières ainsi que le Médiateur de l'énergie, le président du Plan bâtiment Grenelle, Philippe Pelletier, et Yann Arthus-Bertrand. Du côté des institutions financières, la Caisse des dépôts et consignations (CDC), la Fédération française des banques (FFB) et la Fédération française des sociétés d'assurance (FFA) ont été retenues.
Les ONG écologistes boudent
Par ailleurs, comme annoncé début mai par huit ONG, peu d'associations écologistes participeront à la Table Ronde. Le 1er juin, une lettre ouverte adressée à la ministre de l'Ecologie confirmait ce refus et les "associations [posaient] comme conditions préalables à la participation à une nouvelle table ronde la nécessité d'aborder le volet production d'énergie ainsi que le respect des engagements pris jusqu'ici en matière d'efficacité énergétique."
Finalement, seules Ecologie sans frontière (ESF), France nature environnement (FNE), la Fondation pour la nature et l'homme (FNH) et le WWF participeront aux discussions. Greenpeace ainsi que Robins des Bois, notamment, figurent parmi les grands absents comparativement au Grenelle de l'environnement. Quant au WWF, sa participation semble curieuse étant donné que son président, Serge Orru, a signé la lettre (1) envoyée début juin à Nathalie Kosciusko-Morizet.
Ne pas reproduire le Grenelle mais approfondir ses résultats
Contactés par Actu-environnement, Michèle Pappalardo, déléguée interministérielle au développement durable et commissaire générale au développement durable du ministère de l'Écologie de 2008 à avril 2011, et le sénateur Albéric de Montgolfier qui président deux des trois ateliers (2) estiment que la participation de la société civile est satisfaisante puisque les associations restent bien représentées, notamment avec l'ajout du collège Consommateurs et usagers.
Par ailleurs, alors que les signataires de la lettre envoyée à la ministre jugent que "le niveau de mise en œuvre effective des mesures du Grenelle est insuffisant pour ouvrir un nouveau chantier visant à aller plus loin", Michèle Pappalardo rappelle qu'avec la Table ronde "il ne s'agit pas de réinventer les objectifs, puisque le Grenelle les a défini." En effet, la table ronde cherche à "avancer sur deux pieds", explique l'ancienne commissaire générale au développement durable, "approfondir le Grenelle et trouver de nouvelles idées."