De tous les constructeurs automobiles, Toyota a réalisé la meilleure progression avec une moyenne des véhicules vendus émettant 5% de moins de CO2 mais ce sont PSA Peugeot Citroën (142g/km), Fiat (144g/km) et Renault (147g/km) qui ont vendu les véhicules les moins émetteurs en Europe. PSA Peugeot Citroën a d'ailleurs annoncé qu'à l'occasion du Challenge Bibendum qui se tient cette année du 14 au 17 novembre à Shanghai, le groupe présentera une Peugeot 307 « Hybride HDi » affichant 74 g de CO par km parcouru, grâce à l'utilisation combiné de moteurs électriques et diesel fonctionnant au carburant B30 (mélange de gazole et de 30% de biodiesel).
Le groupe allemand Daimler qui construit des véhicules toujours plus émetteurs (+2,8%), reste en dernière position avec 188g/km en moyenne. Cette mauvaise performance associée à celle du groupe Volkswagen (+0,9%) a au final annulé les efforts entrepris par l'Allemand BMW qui a réussi à réduire de 2,5% les émissions de CO2 de ces modèles. Pour Jos Dings, directeur de T&E, il est ironique que le pays qui a fait beaucoup pour obtenir un consensus européen sur de nouveaux objectifs climatiques cette année soit aussi celui au sein duquel les constructeurs automobiles ralentissent les progrès sur la manière de les réaliser. Selon lui, le lancement de 2 ou 3 modèles « Eco » n'est pas un élément suffisant pour résoudre les défis du dérèglement climatique, l'augmentation du prix du pétrole ou la dépendance de l'Europe par rapport au pétrole importé.
La Fédération européenne Transports & Environnement Europe (T&E) prône par conséquent la mise en place de normes de CO2 qui s'appliquent à l'ensemble des véhicules et non seulement à quelques modèles. Elle rappelle également que le poids des véhicules a une importance majeure sur les émissions de CO2. Alors que certains constructeurs allemands appuyés par leur gouvernement font pression sur les instances européennes pour mettre en place des normes d'émissions différentes selon le poids des véhicules, la Fédération craint que ce type de réglementation ne favorise les grosses voitures. Elle s'appuie sur l'expérience américaine où la mise en place de normes d'efficacité énergétique liées au poids a entraîné l'apparition de véhicules plus lourds, plus polluants et plus dangereux et a conduit le gouvernement américain a décidé, en 2004, de baser les nouvelles normes d'efficacité énergétique des utilitaires légers sur leur « empreinte au sol »*. S'il s'avère vraiment nécessaire de faire une distinction entre les véhicules, la Fédération Transports & Environnement incite donc l'Union européenne à mettre en place ce type de norme.
Les associations de protection de l'environnement françaises, quant à elles, appellent le Gouvernement français à peser de tout son poids, en particulier lors de sa prochaine présidence de l'UE, afin que la réglementation européenne actuellement en préparation soit applicable dès 2012 avec un objectif de rejets de CO2 fixé à 120g/km strict pour la moyenne des véhicules commercialisés dans les pays de l'Union européenne. À ce sujet, Jean-Louis Borloo a exprimé son désaccord avec la position allemande. Il aurait déclaré au Financial Times qu'en vertu du principe de pollueur payeur, les plus gros pollueurs devraient accomplir les progrès les plus importants en matière de réduction des émissions de CO2. Selon lui, rien ne justifie d'accorder un droit de polluer plus important à ceux qui achètent les plus gros véhicules.
France Nature Environnement, Agir pour l'Environnement, le Réseau Action Climat, WWF France et Greenpeace rappellent aussi qu'au-delà de l'amélioration de l'efficacité énergétique des véhicules, la réduction de la demande de transports motorisés et le développement des modes de transport sobres en carbone doivent être une priorité pour répondre au défi majeur de réduction des GES.
*Surface comprise entre les quatre roues, soit l'empattement multiplié par la voie