Jusqu'à présent, les calculs des contributions régionales des émissions de CO2 ignoraient le rôle local des puits de carbone présents dans l'océan et les écosystèmes. Une équipe de scientifiques (CEA/CNRS/Université de Versaille Saint-Quentin-en-Yvelines (UVSQ)), conduite par le laboratoire des sciences du climat et de l'environnement (LSCE), a affiné cette analyse et vient de publier une modélisation corrigée des émissions de CO2 à l'échelle régionale. Elle s'est attachée à suivre dans la répartition région par région les émissions de CO2 et leur évolution, le rôle modérateur joué par les écosystèmes régionaux, en particulier les forêts tropicales des pays d'Asie, d'Afrique et d'Amérique du Sud.
Leur étude a été publiée le 14 juillet sur le site Internet de la revue Nature Climate Change (1) .
"Dans notre étude, seul l'effet du CO2 a été pris en compte parmi tous les gaz à effet de serre, précise Philippe Ciais directeur de recherche au LSCE, nous constatons que plus de la moitié des émissions des pays africains et latino-américains depuis 1850 a été compensée par leurs propres puits de carbone, essentiellement les forêts".
La modélisation montre que depuis 1850, les pays développés sont responsables de plus de 80% de l'augmentation du CO2.
"Les pays en développement rendent ainsi une sorte de service de puits aux pays industrialisés, note le LSCE, la modélisation indique que les émissions de CO2 des pays industrialisés ont créé des puits supplémentaires dans les régions tropicales, équivalent à 13 années de leurs émissions actuelles".
Ces travaux pourraient servir à l'avenir pour appréhender les actions à entreprendre dans un scénario de stabilisation du climat.
Article publié le 17 juillet 2013