Visites de sites (réseau de chaleur bois, nouvel Hôtel de ville HQE de la ville d'Echirolles notamment), rencontres avec les acteurs, ateliers de travail, échanges d'expériences ont ponctué cette 8eme édition. Le grand public était également invité à prendre part au débat lors d'une conférence en présence de Nicolas Vanier, le 30 janvier, à l'issue de la projection de son film : « voyageur du grand froid ».
L'édition 2007 a été pour la première fois très largement orientée sur les actions que les collectivités territoriales française peuvent mener pour inciter tous les acteurs de leur territoire (ménages, entreprises) à réaliser des actions concernant l'énergie et l'environnement. Pour diviser par 4 les émissions de gaz à effet de serre d'ici 2050, il est impératif de mobiliser l'ensemble des acteurs sur des actions globales d'efficacité énergétique et de développement d'énergies renouvelables, a souligné l'ADEME qui était partenaire des assises.
Comment passer d'un concept de participation citoyenne à une dynamique d'engagement individuel ? Telle était la question posée dans l'un des ateliers. L'action et l'initiative individuelles sont de toute évidence une des pistes de progrès pour lutter contre le réchauffement climatique, mais voilà certains pensent encore que c'est aux autres (associations, politiques) de proposer des pistes, lancer des initiatives, impulser des dynamiques, souligne Pierre Cohen Hadria, sociologue et directeur du Cabinet Etudes et Qualité.
En guise d'exemple abordé lors de cet atelier et pour passer de la prise de conscience à un réel changement de comportement en matière de consommation énergétique, la Ministre de l'environnement et de l'énergie, la Région de Bruxelles-Capitale a lancé un défi à 200 ménages bruxellois* : adapter pendant six mois leurs comportements quotidiens pour économiser l'énergie. Objectif : réduire leurs factures et « leurs » émissions de CO2 dans l'atmosphère d'une tonne et permettre à chacun d'agir à son niveau, explique Grégoire Clerfayt, le Directeur cellule énergie du Ministère de l'Environnement, de l'Energie et de la Politique de l'Eau à Bruxelles Capitale.
Du 1er novembre 2005 au 30 avril 2006, les 200 familles ont été suivies et conseillées par deux associations spécialisées : le Réseau Eco-Consommation et Negawatt. Plusieurs outils ont été imaginés pour accompagner les ménages et susciter leur intérêt : un guide pour agir au quotidien sur leurs consommations, des soirées thématiques sur le chauffage, l'électricité ou les déplacements et un service hotline qui a répondu à toutes leurs questions. Résultat : au terme de l'expérience, 69 % des ménages étaient toujours actifs et 81% ont réalisé des économies. La réduction moyenne de consommation a atteint 9%, ce qui correspond à une réduction moyenne de 8 % des émissions de CO2 et de 300 euros sur la facture par ménage. J'ai retiré les chargeurs GSM sur les prises, j'ai ajouté des panneaux réfléchissant derrière les radiateurs, explique Michel Decoene, un participant à l'opération. En diminuant la température d'un degré, j'ai fait une économie de 7% sur ma facture de chauffage, ajoute-t-il. La difficulté a été toutefois de convaincre toute la famille.
Une analyse sociologique des participants a été réalisée pour déterminer les motivations et les éléments pertinents de l'expérience : les personnes qui ont participé au défi étaient déjà sensibilisées et ne sont plus à convaincre. Il faut donc maintenant en persuader d'autres. La deuxième vague d'expérience vient d'être lancée pour l'hiver 2006-2007. Les porteurs du projet espèrent changer d'échelle et susciter l'adhésion de 2000 nouveaux ménages bruxellois avec le défi de réduire de 20% leur consommation d'énergie. Pour cela, ils ont décliné le défi en trois modes d'engagement (piano, mezzo et forte). Ainsi tout le monde peut participer et choisir en fonction de ses propres aspirations le mode qui lui convient le mieux, ce qui permet de maintenir l'action dans la durée, souligne Oona NEGRO, Chargée de mission, du Réseau éco-consommation et de l'association belge Négawatt.
Ces retours d'expériences devraient inciter les maires et collectivités françaises présentes à cet atelier à faire de même.
*www.defi-energie.be